Résumé : Rahima est bouleversée de voir son amie en larmes. Lorsqu'elle lui montre des photos d'elle petite, elle est surprise par sa ressemblance avec Radia. Samira en a beaucoup sur le cœur. Ses erreurs de jeunesse et ses regrets sont comme une blessure ouverte qui n'a jamais cessé de saigner. Avant d'aller dans la cour et de l'y attendre, elle passe aux toilettes. Quand elle croise son reflet dans la glace, elle se met à pleurer de plus belle. Elle ne se reconnaît pas. Cette peine qu'elle gardait enfouie dans son cœur depuis des années s'était libérée. La douloureuse blessure qu'elle porte en son âme s'était réveillée. Elle avait envie de hurler. Ses regrets l'ont torturée durant des années. -Ce n'est pas possible. Arrête de pleurer, la prie Rahima en décidant de l'emmener chez elle, car elle ne parvenait pas à maîtriser ses émotions, et le personnel de l'école s'était mis à les regarder, se posant des questions sur ce qu'il lui arrivait. -Arrête ! Sinon je vais me mettre à pleurer avec toi. Raconte-moi ce qui te rend si malheureuse. -Ah ! Si tu savais. Il lui faut un bon moment pour réunir le courage de se confier. Rahima est son amie depuis quatre ans. Elles ont partagé beaucoup de choses, mais jamais Samira n'avait osé parler des tourments qui l'habitaient et qui lui gâchaient la vie. Rahima lui prend la main pour l'encourager. Elle doit se défaire de ce douloureux fardeau. -Je suis là pour t'écouter, sans te juger. Quoi que tu aies fait, même si tu as commis un crime, je resterai à tes côtés. Raconte-moi ces vérités même si elles font mal. Samira répond à la pression de sa main, puisant de la force auprès de son amie. Elle se lance dans ses confidences qui l'emmènent quelques années en arrière. -J'avais à peine dix-huit ans et je ne connaissais rien à la vie, commence-t-elle. Rien. Hier, elle était trop bouleversée en voyant la petite Radia pour parler. Mais maintenant, elle éprouve le besoin de se confier. Elle avait trop mal. Elles prennent place dans la cuisine. -Veux-tu du café ? Ou bien un jus ? -Va pour du café. Le temps que Rahima en prépare, elle essaye de retrouver un semblant de calme. Sur le meuble du salon, il y a des photos de Rahima avec son mari. Avec ses enfants. Elle aurait voulu avoir une vie rangée. Un vrai foyer où elle aurait un mari et des enfants pour égayer sa vie. Tout cela était impossible. -À quoi penses-tu ? Rahima revient avec deux tasses de café bouillant et s'assoit silencieusement en face de son amie. Les yeux de Samira étaient rougis pas les larmes mais sa voix était plus calme. Ses mains ne tremblaient plus. Cela lui faisait du bien de se confier. -Cela te paraîtra stupide, mais j'étais convaincue qu'il m'aimait, reprend-elle avec un petit rire, sans joie, plein de déception. Ce n'est qu'en découvrant mon état que je m'aperçus qu'il ne pensait qu'à son plaisir. Je ne comptais pas, et le fait d'être tombée enceinte l'a effrayé au point de déserter la fac. -Alors qu'as-tu fait ? Samira hausse les épaules, les yeux à moitié fermés, comme pour chasser un mauvais souvenir. -J'étais perdue. La seule personne à qui je pouvais me confier, c'était ma belle-mère. Je lui faisais confiance, je pensais que je pouvais compter sur elle. Mais "Mart baba", ironise-t-elle, a trouvé l'occasion de se débarrasser de moi, en racontant tout à mon père. J'ai dû fuir pour ne pas mourir de ses propres mains.
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