Après un mois d'arrêt technique, marqué par la mise en congé forcé de ses travailleurs, l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem) a repris ses activités de production "à une cadence réduite", à en croire un responsable de l'entreprise. Cette reprise de la production a été rendue possible par un premier arrivage de matières premières. "Tous les travailleurs de l'Eniem ont regagné leurs postes et la production a repris hier matin, mais en petite quantité, soit un modèle par gamme", a expliqué un responsable à la Direction générale de l'Eniem, soulignant qu'avec la quantité des matières premières reçue et cette cadence de production, l'entreprise pourra tenir un mois, soit donc jusqu'à début avril. "Nous espérons recevoir d'autres arrivages d'intrants d'ici à là", nous a déclaré le même responsable, non sans faire état d'une petite appréhension liée à la situation provoquée par le coronavirus. "L'Eniem a des fournisseurs en Europe et en Asie. Et si habituellement déjà, l'approvisionnement s'effectue plus rapidement auprès de nos fournisseurs européens, la situation risque d'être compliquée à l'avenir", a expliqué notre interlocuteur. Concernant l'évolution de la situation avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA), le même responsable a indiqué que "la situation demeure en l'état". "Les matières premières que nous venons de recevoir ont été financées grâce à une ligne de crédit de 1,1 milliard de dinars obtenue récemment suite à l'intervention du ministre de l'Industrie", a précisé notre interlocuteur. Il y a quelques semaines, le P-DG de l'Eniem, Djilali Mouazer, a expliqué à Liberté que "cette ligne de crédit équivaut à deux mois d'activité". "Une rallonge de 1,5 milliard de dinars a été demandée à l'effet de permettre à l'entreprise d'assurer six mois d'activité", avait-il expliqué, précisant que l'entreprise doit disposer d'un fonds de roulement. En effet, la Direction générale de l'Eniem a expliqué par le passé que l'entreprise disposait d'un plan de charge ambitieux, mais que faute d'un fonds de roulement lui permettant de s'approvisionner en matières premières, elle s'est retrouvée en rupture de stock, qui l'a contrainte à un arrêt de production. La solution viendra, selon le DG de l'Eniem, du CPE auprès duquel, "une demande de transformation de notre dette du court au long terme avec un fonds de roulement, ainsi qu'un taux bonifié à 3%" avait été déposée.