La représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, a appelé mardi les responsables politiques irakiens à écouter la population et les aspirations qu'elle exprime, alors que les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent dans le pays. "Après cinq mois de manifestations et de nombreux morts et blessés, il devrait être clair que les manifestants pacifiques – soutenus par une majorité silencieuse – ne bougeront pas sur leurs aspirations. Cela devrait être la première et la dernière préoccupation de la classe politique –mais jusqu'à présent, nous avons vu peu de résultats", a déclaré Mme Hennis-Plasschaert devant le Conseil de sécurité. Pour l'envoyée onusienne, "pour répondre aux demandes du peuple, il faudra un effort collectif". "J'insiste à nouveau sur le fait qu'aucun Premier ministre ne peut travailler seul. Chaque acteur politique et chaque dirigeant a pour responsabilité de restaurer la confiance de l'opinion publique dans son gouvernement et ses institutions", a-t-elle fait observer. Fin novembre 2019, le Premier ministre Abdul Mahdi a annoncé sa démission, et il y a quelques jours, le nouveau Premier ministre désigné a retiré sa candidature. Le président a désormais 15 jours pour désigner un nouveau Premier ministre. "Tout cela prolonge l'incertitude et pose des défis importants, érodant davantage la confiance de l'opinion publique", a estimé Jeanine Hennis-Plasschaert, qui est également la cheffe de la Mission des Nations unies en Iraq (Manui). Evoquant l'extrémisme violent, la représentante du Secrétaire général a souligné qu'il n'était pas possible d'ignorer la menace persistante du terrorisme en Irak. "Bien que l'EIIL (Daech) ait été vaincu territorialement, il a continué, au cours des deux derniers mois, ses tentatives d'accroître ses opérations militaires dans le nord-est de Diyala, le nord de Bagdad et les régions de l'ouest de l'Irak", a-t-elle averti.