Les autorités sanitaires commencent à se pencher sérieusement sur la prévention contre le coronavirus en multipliant les campagnes de sensibilisation dans divers secteurs et aussi l'installation d'équipes de contrôle dans les centres de santé et surtout au poste sanitaire frontalier du port. Depuis une dizaine de jours, des campagnes de sensibilisation ont été prodiguées aux Douanes, au personnel du port et à celui de la santé, aux agents de la Protection civile et de la Sûreté nationale, vu l'importance de cette épidémie qui connaît une évolution inquiétante à l'échelle mondiale. La panique commence même à gagner la population locale, d'autant que les rumeurs de cas suspects sont relayées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Les deux dernières rumeurs faisaient état de deux cas suspects à l'EPH de Skikda et ensuite celui de Collo qui se sont ensuite avérés asymptomatiques. En dépit de ces résultats, le cas de Skikda, qui revenait du sud de l'Italie, "a été placé en quarantaine en son domicile comme une mesure de prévention", nous déclarera Mahiedine Teber, DSP de Skikda, lors d'une entrevue. Toute personne venue de l'étranger et qui présente des symptômes de grippe est automatiquement considérée comme un cas suspect. Le DSP expliquera que toute personne présentant des symptômes comme une température élevée sera mise sous surveillance, alors que les cas vraiment suspects seront placés en quarantaine au service d'infectiologie de l'EPH Saâd-Guermèche, soulignant que la grippe saisonnière qui fait des ravages chaque année est plus mortelle, un argument pour rassurer la population à ne pas céder à la panique et à se conformer aux mesures de prévention. Du point de vue logistique, le DSP estime que l'état de stock est suffisant pour les moyens de protection, à savoir les masques FFP2, les bavettes, les calots, les lunettes de protection, les blouses d'isolation jetables, les gants, les surchaussures et les tenues de bloc, et que les centres de santé disposent d'un minimum suffisant pour couvrir les besoins du personnel et des malades. À noter que les simples bavettes ne sont plus disponibles dans les pharmacies. Selon un pharmacien, dès l'apparition du coronavirus, les Chinois sont passés pour rafler les stocks disponibles provoquant la pénurie. Un fournisseur en produits pharmaceutiques soulignera que les bavettes seront disponibles en quantités dans quelques jours, mais avec un prix de gros qui a été porté de 5 DA l'unité à 45 DA pour le prochain arrivage. En attendant, la population reste vigilante et à l'écoute de la moindre information sur l'évolution de ce virus dans le pays et dans le monde. Ceci dit, les informations relayées sur les réseaux sociaux ne sont pas faites pour rassurer la population.