Résumé : Samira est prête à se battre pour avoir la garde de sa fille. Elle se sent mieux depuis qu'elle s'est confiée à son amie. Elle lui demande de l'aider à en savoir plus sur sa fille. Elle part, en se rappelant qu'elle devait déjeuner avec Houari… Samira est restée longtemps à contempler les photos puis à penser au passé. Ses erreurs de jeunesse vont la poursuivre toute sa vie. Lorsqu'elle pense à la demande de Houari, elle se rappelle leur rendez-vous. Si elle était impatiente de le retrouver il y a quelques heures, ce n'est plus le cas maintenant. Elle se doute bien que plus rien ne sera comme avant lorsqu'elle lui apprendra toute la vérité. Mais, en cet instant, elle n'a pas le courage de le faire. Elle décide de prendre ses distances tant qu'elle n'aura pas la quasi-certitude que Radia est sa fille. "Mon petit cœur, pense-t-elle en embrassant la photo. Un jour, nous serons réunies !" Elle range les photos dans son sac et tombe sur son portable qu'elle n'avait pas regardé depuis le matin. Il était en mode silencieux. Il y a une dizaine d'appels manqués. Ceux de Houari et de Rahima. Elle la rappelle tout de suite. Son amie était morte d'inquiétude. - Mais pourquoi ne réponds-tu pas ? - Je ne l'ai pas entendu. Je m'excuse. As-tu du nouveau ? Est-ce que tu l'as vue ? Comment va-t-elle ? - Je ne l'ai pas encore vue, lui apprend Rahima. Mais j'ai parlé avec l'assistante sociale. Ce qu'elle m'a dit ne va pas te réjouir, mais on s'en doutait déjà. Le fait que tu ne sois pas mariée, que tu n'aies pas une situation stable jouera en ta défaveur. - Mais c'est ma fille. - Tu l'as abandonnée et elle est de nouveau une pupille de l'Etat suite au décès de sa mère adoptive. Ecoute, je te conseille de retourner récupérer ta lettre de démission. Elle doit encore être au secrétariat. - Ah non ! Plus jamais je ne travaillerai à l'hôpital ! Je vais chercher ailleurs. Il doit bien y avoir un cabinet médical où je pourrais travailler, dit Samira. Tu sais quoi, je passerai l'après-midi à faire la tournée des cabinets. - Samira, tu devrais m'écouter. Ressaisis-toi. Va récupérer ta lettre de démission et prends quelques jours de congé pour te reposer et passer à autre chose. - Non, je suis décidée. Je ne reviendrai pas sur ma décision. - Ce que tu peux être têtue ! s'écrie Rahima. Mais bonne chance. Samira raccroche. Elle pense à ce que son amie lui a dit. Rahima n'a pas vraiment tort. Elle devrait retourner à l'hôpital et voir si sa lettre de démission n'a pas été envoyée. Mais en pensant à Houari avec qui elle risquerait de rompre s'il n'acceptait pas son passé, elle ne veut surtout pas travailler dans le même établissement que lui. Elle ne supporterait pas de le voir vivre sa vie, en y étant exclue. La vie ne lui avait jamais fait de cadeaux. Enfin, jusqu'à hier. Le fait d'avoir retrouvé sa fille en est un. Elle doit mettre toutes ses chances de son côté. Sans stabilité, il lui sera impossible d'obtenir sa garde. Samira décide de ne pas perdre de temps. Elle troque son tailleur pour un jean et une chemise. Elle met des basquettes et prend son sac. D'un pas déterminé, elle s'en va chercher un nouveau travail. Elle se rend d'un cabinet à un autre. On lui dit de laisser son numéro au cas où on aurait besoin d'une remplaçante. Au moment où elle commence à désespérer, en passant devant une pharmacie, elle aperçoit une offre d'emploi. Un centre de rééducation a ouvert ses portes et recrute des infirmières, des secrétaires médicales. Elle prend note de l'adresse et du numéro de téléphone. Le centre étant situé dans le quartier voisin, elle arrête un taxi et donne l'adresse. Elle prie en son for intérieur pour qu'il y ait un poste libre…
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