Le directeur général de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), Rafael Mariano Grossi, a de nouveau demandé à l'Iran hier de donner à ses inspecteurs l'accès à deux sites soupçonnés d'avoir pu abriter des activités nucléaires non déclarées. "J'appelle l'Iran à coopérer immédiatement et pleinement avec l'agence, y compris en fournissant un accès rapide aux emplacements spécifiés", a déclaré M. Grossi à l'ouverture du conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne. En janvier dernier, Téhéran avait refusé des inspections sur deux sites que souhaitait vérifier l'AIEA. Ces emplacements n'ont pas de lien avec les activités actuelles de l'Iran mais ont trait aux projets nucléaires militaires du pays dans les années 2000, selon plusieurs sources diplomatiques. Ce "refus nuit à la capacité de l'agence (...) de fournir une assurance crédible de l'absence de matières et d'activités nucléaires non déclarées en Iran", a ajouté M. Grossi devant l'organe de décision de l'AIEA, qui tient cette semaine sa réunion trimestrielle. Le régime iranien estime ne plus être tenu de s'expliquer sur ses agissements dans les années qui ont précédé la signature de l'accord nucléaire de 2015, aujourd'hui menacé de délitement complet. Téhéran reproche à l'AIEA d'effectuer ces réclamations sous pression d'Israël et des Etats-Unis. Ces nouvelles crispations sont de nature à renforcer la position d'une ligne dure vis-à-vis de l'Iran, en particulier à Washington. Sur le volet de ses activités nucléaires actuelles, l'Iran collabore sans difficulté avec les inspecteurs de l'AIEA qui ont accès à tous les sites nécessaires. Depuis que les Etats-Unis ont dénoncé unilatéralement l'accord sur le nucléaire iranien en 2018 et imposé des sanctions qui étranglent l'économie iranienne, Téhéran s'est affranchi en plusieurs étapes, depuis mai 2019, de plusieurs limites clés fixées par l'accord international visant à garantir la nature pacifique de son programme nucléaire. Dernière phase de ce désengagement, l'Iran a annoncé, le 5 janvier, que son programme nucléaire ne serait plus "soumis à aucune restriction dans le domaine opérationnel". "À ce jour, l'agence n'a observé aucun changement" consécutif à cette annonce, a déclaré M. Grossi hier.