L'Iran produira lui-même le combustible nucléaire nécessaire au fonctionnement de son réacteur de recherche, si la communauté internationale ne lui en procure pas, a affirmé samedi un haut responsable religieux iranien. « C'est votre obligation légale de fournir du combustible pour le réacteur de Téhéran », a affirmé Ahmad Khatami, un religieux conservateur, à l'adresse de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), lors de la prière à l'université de Téhéran pour l'Aïd Al Adha. « Si vous l'aviez fait, l'affaire serait terminée, a-t-il ajouté. Si vous ne coopérez pas, vous devez savoir que cette nation (...) qui a obtenu ses droits à la technologie fournira aussi du combustible pour son réacteur. C'est légal et c'est en accord avec les garanties internationales ». Il réagissait à la résolution adoptée, vendredi dernier, par l'AIEA qui condamne Téhéran pour son programme nucléaire controversé et demande la « suspension » de la construction du site nucléaire de Fordo, près de Qom (centre), dont Téhéran avait dissimulé l'existence jusqu'en septembre. L'ambassadeur d'Iran à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a ,pour sa part, réaffirmé que son pays limiterait sa coopération avec l'Agence internationale aux principes du Traité de non-prolifération. « Nous allons limiter (notre coopération) à nos engagements dans le cadre des inspections prévues par le TNP », a déclaré M. Soltanieh à la télévision publique iranienne lors d'un entretien au téléphone. « Ils ne devraient pas s'attendre (...) à une aide au-delà de nos engagements, et que nous avions jusque-là fourni uniquement pour lever certaines ambiguïtés (...) comme l'annonce (de l'existence) du site de Fordo », a-t-il dit. Selon Ahmad Khatami, la résolution de l'AIEA est « d'une nature complètement politique et non technique ». « Bien sûr, l'Iran aura d'autres options », a-t-il ajouté sans spécifier lesquelles. La résolution intervient un mois après la présentation d'une offre à l'Iran lui proposant d'échanger son uranium faiblement enrichi contre du combustible nucléaire pour son réacteur de recherche médical. Selon l'offre, l'uranium iranien serait envoyé en Russie puis en France avant de revenir sous forme de combustible à Téhéran. Mais l'Iran a rejeté cette offre, demandant un échange simultané sur son territoire, une contre-proposition refusée par l'AIEA. Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique alors que Téhéran affirme que son programme nucléaire est uniquement civil. M. Soltanieh a répété que l'Iran ne ferait pas marche arrière sur son droit à l'enrichissement d'uranium à des fins pacifiques, en vertu du TNP. « Ni ces résolutions (...) ni ces sanctions et les menaces d'attaque contre les installations nucléaires feront cesser les activités pacifiques de l'Iran, en particulier l'enrichissement », a-t-il insisté.