Le Premier ministre reconnaît que "cette situation (coronavirus et chute du prix du baril, ndlr) impacte négativement nos ressources en devises et accentue les contraintes budgétaires déjà pressantes". Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a indiqué, hier, que le gouvernement a déjà entrepris l'élaboration d'un projet de loi de finances complémentaire (PLFC) 2020, destinée à dégager les financements nécessaires aux actions urgentes et prioritaires. S'exprimant en marge de la cérémonie d'installation du nouveau président du Conseil national économique et social (Cnes), le Premier ministre a expliqué que ce nouveau texte prévoit, notamment, l'annulation des mesures "discriminatoires" contenues dans la LF 2020. En outre, le gouvernement compte, selon M. Djerad, introduire dans le PLFC 2020 des mesures fiscales incitatives au profit des entreprises, ainsi que les mesures légales de base nécessaires à l'assainissement et à l'amélioration du climat des affaires et à la relance de l'investissement. Il faut dire que l'option d'une loi de finances complémentaire a déjà été évoquée auparavant. Lors de la présentation du plan d'action du gouvernement devant les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), début février, le Premier ministre avait déclaré : "J'ai proposé au président de la République la préparation d'un projet de loi de finances complémentaire en vue de traiter les dysfonctionnements contenus dans la LF 2020." Il a expliqué qu'en vertu de ce PLFC, "des dispositions fiscales injustes envers les salariés exerçant au Sud et certaines professions libérales seront annulées". Des dispositions qui, a-t-il dit, tendaient "à semer la confusion". Reste que depuis son passage devant les députés, les choses ont changé. Il y a eu l'épidémie de coronavirus, mais surtout la chute vertigineuse des prix du pétrole qui mettent à mal l'économie nationale et appellent à des mesures conjoncturelles et urgentes. Hier, le Premier ministre a tenu à rassurer que l'Etat compte maintenir ses engagements quant au financement du développement, malgré l'impact de l'épidémie de coronavirus sur les prix du pétrole en préconisant l'adoption d'une gestion "prudente" des finances publiques. Le Premier ministre reconnaît que "cette situation impacte négativement nos ressources en devises et accentue les contraintes budgétaires déjà pressantes". Mais paradoxalement, il souligne que les mesures préconisées devront permettre la consolidation des réserves de changes en freinant le rythme de leur détérioration et dynamiser la croissance économique en favorisant l'investissement à forte valeur ajoutée de nature à améliorer la situation de la balance des paiements.