Contrairement au samedi précédent, les inconditionnels de la révolution populaire n'étaient plus seuls, hier, à battre le pavé. De nombreux citoyens, hommes et femmes, sont venus grossir les rangs de cette nouvelle marche hebdomadaire qui s'est ébranlée, comme à l'accoutumée, à 11h30, de l'entrée du campus Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri pour se diriger vers la place de l'ex-mairie du centre-ville via le boulevard Abane-Ramdane. Tout au long de l'itinéraire, les manifestants scandaient les slogans de la veille commençant par ceux réaffirmant leur détermination à poursuivre la mobilisation même après l'apparition de nouveaux cas de contamination par le Covid-19. "Vous avez ramené le corona, rajoutez la peste, mais nous ne nous arrêterons pas", scandait la foule qui reprenait également les autres slogans réclamant le départ du système, l'instauration d'un Etat civil, une transition démocratique, une justice indépendante, une presse libre et surtout le respect des libertés. Côté pancartes, les manifestants en ont brandi seulement deux, sur lesquelles ont pouvait lire "Non au gaz de schiste" et "Nous sommes un peuple indivisible. Le hirak est la clé de la démocratie." Sur l'esplanade de l'ex-mairie, au centre-ville, la marche s'est transformée en un imposant rassemblement et une prise de parole a été improvisée. Les manifestants, qui se sont succédé au micro, ne se sont pas contentés de fustiger le régime de Tebboune et son recours aux mêmes pratiques répressives, propagandistes et provocatrices du système Bouteflika, mais ont également appelé à multiplier les actions et à amplifier la mobilisation pour mettre suffisamment de pression sur le régime.