La propagation de la pandémie du coronavirus n'a pas dissuadé les Algériens du Canada à manifester samedi devant le consulat d'Algérie à Montréal. Il est vrai que le gouvernement du Québec a interdit les rassemblements de plus de 250 personnes, mais dans des enceintes fermées. Il a d'ailleurs ordonné la fermeture des écoles, des collèges, des universités et des services de garde. De même que les établissements publics de loisirs, de culture et de sport ont été fermés pour deux semaines. En revanche, rien n'a été dit sur les manifestations à l'extérieur. Le sujet a été abordé au sein de la communauté algérienne. Faut-il oui ou non ajourner les manifestations pour un moment ? Les avis, il est vrai, divergent, mais beaucoup ont voulu poursuivre le hirak à Montréal. Ces derniers suggèrent aux personnes qui peuvent être susceptibles de contracter le virus de se mettre en quarantaine. Parmi les manifestants du hirak, il y en a même qui se sont mis en quarantaine volontairement. "C'est à titre préventif", a assuré un compatriote. Le Café politique qui devait se tenir la veille a été annulé. "Suite à la fermeture préventive du centre Lassalien, les rencontres du Café politique sont suspendues jusqu'à nouvel ordre", ont annoncé les organisateurs. Même le Forum citoyen des Algériens de Montréal qui devait se tenir hier a été annulé, faute de salle disponible. Le Canada a enregistré quelque 191 cas de personnes contaminées par le Covid-19, dont 17 dans la province du Québec. Pour revenir à la manifestation devant le consulat, les participants ont scandé les slogans habituels de la révolution du sourire. "Libérez les détenus d'opinion", réclame une pancarte brandie par une jeune femme. "Système dégage", scande encore la foule. Celle-ci semble déterminée à maintenir ce soutien au peuple algérien qui lutte pour sa liberté. "On ne va pas s'arrêter", promettent les manifestants, décidés à aller "jusqu'au bout". La répression, de plus en plus assumée par le pouvoir, est vivement dénoncée par les hirakistes pour lesquels, dans l'absolu, un pouvoir légitime et démocratique ne recourt pas à la répression des manifestations pacifiques. "Mais il va de soi que ce n'est pas le cas du pouvoir algérien", ironise un manifestant. Par ailleurs, certains événements culturels de la communauté algérienne ont été annulés ou reportés à cause justement de la fermeture des établissements publics. C'est le cas du concert du chanteur Hakim Kaci, qui comptait faire le lancement de son premier album.