Pour le wali, cette journée nationale ne doit plus être réduite à une simple présentation de statistiques, mais elle doit être réellement consacrée à l'évaluation des efforts consentis en faveur de cette frange de la société. Ce faisant, il a insisté, en marge de la cérémonie de célébration qui a eu lieu samedi au Centre spécialisé de rééducation (CSR) de Tafsit, sur la nécessité d'installer une commission multisectorielle en mesure de sillonner toutes les localités de la wilaya afin de procéder à un recensement exhaustif des personnes aux besoins spécifiques. "Tamanrasset n'est pas uniquement le chef-lieu de wilaya ou encore les zones couvertes par le tissu urbain. Tamanrasset, c'est aussi ce vaste territoire où vivent des couches sociales défavorisées et des handicapés qui souffrent en silence, comme c'est le cas de certaines localités relevant d'In Guezzam où l'on a rencontré des cas d'une extrême urgence sociale", a indiqué le wali, en invitant les responsables concernés à développer une stratégie opérationnelle pour sortir des célébrations occasionnelles. La direction de l'action sociale et de la solidarité de la wilaya est ainsi appelée à coordonner avec tous les secteurs d'activité pour mettre sur pied un programme de sorties et de visites sur le terrain afin de déroger aux règles bureaucratiques et de procéder à l'actualisation de la base de données permettant de dégager des budgets de prise en charge en fonction des statistiques réelles, et non sur la base des chiffres erronés que certains responsables véreux avancent pour détourner les aides destinées aux nécessiteux. À la question concernant l'insertion professionnelle des handicapés dans des administrations publiques, Djilali Doumi a assuré que l'opération relative à l'intégration des personnes aux besoins spécifiques a été enclenchée depuis fin 2019. Cette opération profitera, dans sa première étape, aux contractuels dans le cadre des dispositifs d'insertion sociale et d'insertion des diplômés disposant d'une expérience de huit ans dans les différentes administrations publiques. Au sujet de l'appareillage des handicapés moteurs qui sont actuellement à la merci des appareilleurs de l'unité de Touggourt relevant de l'Onaaph (Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées), le wali a mis en exergue la nécessité de créer une unité d'appareillage au niveau local pour en finir définitivement avec ce problème. Revenant à l'ambiance de la journée, il est utile de noter que les enfants aux besoins spécifiques et les pensionnaires du CSR s'en sont donné à cœur joie et ont réussi à subjuguer l'assistance par une série d'actions et d'activités commémoratives. Ils ont, encore une fois, montré que la privation provisoire de la liberté et l'infirmité ne constituent en aucun cas un frein à la créativité quand on est armé de volonté et d'entrain indéfectibles. La manifestation ayant drainé une foule nombreuse cette année a été animée par nombre d'associations, l'Ecole pour enfants handicapés auditifs (EEHA) et le Centre psychopédagogique pour enfants inadaptés mentaux (CPPEIM). Au programme de la journée, des expositions de travaux manuels ont été organisées, des chorales et pièces théâtrales ont été animées. L'objectif est de sensibiliser l'opinion publique et l'ensemble des enfants impotents pris en charge aux enjeux de la scolarisation des handicapés, à même de faire connaître et de valoriser les actions de proximité conduites au quotidien par les associations et les établissements spécialisés à l'effet d'offrir aux handicapés une chance de réussite socioprofessionnelle. Pour le Dass de Tamanrasset, Mohamed Cherfaoui, cette journée a également été l'occasion de mieux faire connaître la question du handicap, d'instaurer le dialogue parmi les élèves et les équipes pédagogiques, d'accompagner la prise de conscience autour des enjeux de la scolarisation de cette frange dans une société qui n'obéit malheureusement qu'aux règles des normaux. Une action de vulgarisation et de valorisation aux actions de proximité était ainsi au menu de la célébration, jalonnée, faut-il le noter, par la distribution de dix fauteuils roulants, de trois machines à coudre et de sept lunettes médicales. Aussi, les trois lauréats au concours de dessin ont été récompensés aux côtés de huit champions olympiques qui se sont distingués lors des derrières compétitions panafricaines ayant eu lieu au Caire, en Egypte.