Résumé : La sortie au stade a permis aux enfants de se défouler. Rahima remercie Houari de sa présence. Ce dernier a remarqué l'intérêt que Samira porte à la petite Radia. Houari lui propose d'aller dans un salon pour discuter. Samira décide de tout lui dire. Ils s'installent à une table libre. De nombreux couples sont déjà attablés. Les murmures et les regards pleins d'amour font sourire Samira. -Hé, qu'est-ce qui t'arrive ?, l'interroge Houari en voyant ses yeux devenir larmoyants. Il y a trois minutes, tu souriais. Je payerais cher pour savoir ce qui t'attriste. Dis ! Ouvre-moi ton cœur. Il a pris sa main et la sent trembler. Samira tente de se ressaisir. Elle ne veut pas pleurer. Elle retire sa main lorsqu'une serveuse vient à leur table et leur remet des cartes. -Des jus et des gâteaux, décida-t-il pour eux deux. Il reprend sa main et l'interroge à nouveau. -Qu'est-ce qui t'arrive ? Raconte-moi. -Je ne sais pas par quoi commencer, murmure-t-elle. J'ai tant de choses à dire… - Parle. Je t'écouterais. Tu commences à m'inquiéter. On a passé un bon après-midi, et là, alors que je souhaite finir la journée en beauté, tu as perdu ton sourire. Tu m'inquiètes. Qu'est-ce qui te tourmente ? -Tout. -Tu n'es plus heureuse avec moi ? Qu'est-ce qui t'arrive ? -Non, n'imagine pas des choses. Je ne sais pas par quoi commencer, avoue-t-elle. Et je crains ta réaction. Mais si je dois accepter ta demande en mariage, je dois tout te dire. Tout. -Tu as commis un crime ? Tu es recherchée par la police ?, demande-t-il sur le ton de la plaisanterie. Tu as fait des coups bas à quelqu'un ? -Non, non. Je n'ai tué personne. Et personne ne me recherche, répond-elle. Ni ma famille ni la police. -Tu m'en vois soulagé. Allez, raconte-moi. Puisqu'il n'y a rien de grave, tu peux parler. Tu n'as rien à craindre. La serveuse apporte leur commande. Samira attend qu'elle se soit éloignée pour se lancer dans ses confidences. Houari a repris sa main et la garde dans la sienne. -Tu sais que j'ai fugué et coupé avec ma famille et les gens de ma région, commença-t-elle. Je ne suis plus jamais retournée au village. Ce que tu ignores, c'est pourquoi. Tu ne m'as jamais posé des questions à ce sujet. Peut-être que tu ne voulais pas savoir... -Comme tout le monde, tu as le droit d'avoir ton jardin secret, dit-il. Je peux comprendre qu'il y ait des sujets délicats, douloureux, que tu ne veux pas aborder avec moi ou avec d'autres. -Ecoute, c'était vrai avant que tu ne me demandes en mariage, répond-elle. Je ne veux pas que mon passé vienne tout détruire. Je te dois la vérité. Si on doit partager le meilleur et le pire, il faut que tu connaisses même mon passé. J'ai fait des erreurs dont je ne suis pas fière. Je ne veux pas qu'on se quitte à cause de mes erreurs. Enfin, si cela doit avoir lieu, ce sera maintenant. Pas après le mariage. Houari, je suis… J'ai eu… J'ai eu une fille, lâche-t-elle d'un coup. Je me suis faite avoir par un étudiant. Je croyais qu'il m'aimait. C'était un beau parleur. Je croyais tout ce qu'il me disait. J'ai fait l'erreur de le croire. Il m'avait fait toutes sortes de promesses. Il me semblait sincère. Il avait juré qu'il irait voir ma famille pour me demander en mariage. Je croyais être la femme de sa vie. Il disait qu'il ne pourra jamais vivre sans moi. Je l'aurais suivi les yeux fermés, dit-elle, très amère. Il a abusé de ma naïveté. Je sais que rien n'excuse mon erreur, même si je la mets sur le compte de ma jeunesse. Voilà Houari, j'ai eu une fille que j'ai dû abandonner parce que je ne pouvais pas subvenir à ses besoins. Je n'avais pas fini mes études, je n'avais pas de travail. Je n'avais pas de toit au-dessus de la tête. La vie ne m'avait pas laissé le choix. J'ai dû l'abandonner. En fait, je n'ai plus vécu depuis cet instant…
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