Réagissant aux mesures de relance de la Banque centrale américaine, les prix du pétrole étaient en hausse hier (mardi). Vers 11h30 (heure algérienne), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 28,58 dollars à Londres, en hausse de 5,73% par rapport à la clôture de lundi. À New York, le baril américain de WTI pour mai gagnait 7,41%, à 25,09 dollars. En effet, lundi, la Banque centrale américaine (Fed) a annoncé une série de mesures permettant à un large éventail d'entreprises d'accéder à de l'argent frais pour survivre aux "graves bouleversements" économiques provoqués par le nouveau coronavirus. Après cette annonce les deux références de pétrole, alors en repli, se sont redressées. Elles ont ensuite évolué en dents de scie pour finir en hausse. La semaine passée, le Brent avait chuté de près de 20% quand le WTI avait perdu près de 30%. Les prix ont glissé ces dernières semaines jusqu'à leur niveau le plus bas en plusieurs années tandis que les confinements de population et les restrictions sur les déplacements se multipliaient à travers le monde, réduisant la demande en or noir. Le tout sur fond de guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie, deux importants producteurs. Malgré ce léger rebond, le marché reste particulièrement fébrile. Les prix du brut se négocient toujours en dessous du niveau critique de 30 dollars. Les investisseurs "espèrent que les Etats-Unis vont bientôt parvenir à un accord sur un programme d'aide de 2 000 milliards de dollars" pour contrer les effets de la pandémie de coronavirus, a estimé Al Stanton, de RBC. "Cela donne une forte impulsion aux prix du pétrole, au moins à court terme", a ajouté Eugen Weinberg, de Commerzbank. Reste que toutes ces mesures n'influent que sur une partie du problème, à savoir la demande en pétrole alors que du côté de l'offre rien ne semble suggérer de l'optimisme. Aucun signe d'une réduction de l'offre de pétrole ne pointe à l'horizon. Les prix restent ainsi toujours sous pression à cause justement de ce bras de fer qui se poursuit entre l'Arabie saoudite et la Russie. Les deuxième et troisième producteurs mondiaux sont engagés dans une guerre des prix après l'échec des négociations entre membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et alliés pour réguler l'offre d'or noir, au début du mois à Vienne. Jusqu'à aujourd'hui, rien n'indique que cette guerre est sur le point de s'arrêter. Si le président des Etats-Unis, Donald Trump, a proposé sa médiation jeudi, inquiété par des prix qui s'enfoncent sous le seuil de rentabilité des producteurs américains, les investisseurs "doutent " de sa capacité à ramener Riyad et Moscou à la raison, selon l'analyste Edward Moya. En attendant, de nombreuses banques et organismes ont abaissé leurs prévisions de prix du pétrole pour 2020. La dernière en date est la banque américaine Barclays qui a évoqué, hier, une pression à la baisse importante sur le marché causée par la guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite et la perturbation de la demande due au coronavirus.