En début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai est tombé en dessous de 30 dollars atteignant 29,61 dollars à Londres. Le pétrole, qui a perdu un quart de sa valeur la semaine passée, reste plombé par le coronavirus et la multiplication des mesures visant à restreindre le déplacement des personnes et l'impact de ces dernières sur l'économie. Hier lundi, le baril de Brent plongeait de plus de 10%, atteignant un plus bas en quatre ans. En début d'après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai est tombé en dessous de 30 dollars, atteignant 29,61 dollars à Londres. À New York, le baril américain de WTI pour avril chutait à 28,91 dollars, toujours au-dessus de son dernier plancher atteint lundi dernier à 27,34 dollars. Les cours sont pris en étau entre les perspectives d'une demande mondiale ralentie par les mesures instaurées par les Etats pour enrayer la propagation du coronavirus et des pays membres de l'Opep livrant une guerre des prix avec leur allié russe. Cette lutte acharnée pour sauver leurs parts de marché a démarré quand l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein l'organisation, ont annoncé leur intention d'inonder les marchés mondiaux d'or noir après le refus, le 6 mars, de leur allié russe de limiter davantage la production de pétrole pour soutenir les cours. Sur le front de la pandémie, l'explosion du nombre de cas de contamination, particulièrement en Europe, tétanise les places financières qui redoutent une récession économique mondiale, accentuant la pression sur les cours du brut. La chute des prix a eu un répit de courte durée vendredi. Les opérateurs ont été un peu rassurés par un plan d'aide à l'économie aux Etats-Unis et le projet d'achat de brut pour les réserves stratégiques américaines. Mais le baril de Brent a perdu sur l'ensemble de la semaine 25,2% lorsque celui du WTI a lâché 23%, soit les pertes les plus importantes sur une semaine depuis 2008. Et les analystes s'attendent à ce que la descente continue. Pour la banque américaine Goldman Sachs, la décision des Etats-Unis de remplir les réserves nationales de pétrole pourrait ne pas être suffisantes pour arrêter la baisse des prix. Compte tenu de l'ampleur des caractéristiques actuelles de l'offre mondiale, la banque s'attend à un baril à 30 dollars aux deuxième et troisième trimestres. Dans ce contexte, toutes les institutions revoient leurs prévisions à la baisse chaque semaine ou presque. La consommation de brut, qui s'élevait ainsi en moyenne à un peu plus de 100 millions de barils par jour en 2019, pourrait connaître la plus forte contraction de l'histoire cette année. Un simple recul constituerait déjà une première depuis 2009. Un événement qui ne fait plus guère de doute. Le groupe de médias Bloomberg a mis en garde contre une chute inédite de la demande mondiale en pétrole en 2020.