Résumé : Houari n'a plus parlé de sa demande en mariage. Samira peut comprendre qu'il ait changé d'avis maintenant qu'il est au courant pour sa fille. Elle lui pose franchement la question. Houari veut bien de sa fille. Mais il la prévient, si elle n'est pas sa fille biologique, il refuse de l'adopter… - Ne crois pas que je sois insensible à son cas, poursuit-il. On pourra toujours lui rendre visite, lui offrir des choses dont elle a besoin, même la recevoir, mais pas question de l'adopter. Mais si c'est ta fille, endirha fi aiiniya ! Je serai le meilleur des pères qui puissent exister, lui promet-il. Crois-moi, je suis un homme de parole. Samira n'en doute pas. Elle est soulagée de savoir qu'il ne regrette pas de l'avoir demandée en mariage. Le cœur serré, elle pense qu'en l'espace de quelques jours sa vie a pris un tournant décisif. - Tu n'as plus de souci à te faire, insiste-t-il. Je me charge de tout. Dès demain, arrange-toi pour avoir des cheveux de Radia. On partira à Alger. On enverra les échantillons dans un laboratoire en France ou en Belgique. Dans quelques semaines, on aura les résultats et on saura quoi faire. - Si on se marie rapidement, on pourra demander son adoption, lui dit Samira. Ce n'est pas que je veuille te mettre la pression, mais si on formule la demande une fois mariés, on aura toutes les chances d'obtenir son adoption. J'ignore si ici les résultats des tests ADN sont recevables par la justice. - Il faudra qu'on se renseigne. Il faudra qu'on examine son dossier médical. Est-elle née avec ce handicap ? - Je ne sais pas, mais d'après ce que Rahima m'a dit, ce sont les séquelles d'une très forte fièvre quand elle était bébé. Houari hoche la tête comme pour approuver. La jeune femme soupire et évite son regard. Elle se mord les lèvres comme pour s'empêcher de parler. - Ça arrive quelquefois, et personne n'y peut rien. Samira, j'ai le sentiment que tu ne m'as pas tout dit. Je vois juste ? Houari a vu clair en elle. Il s'inquiète. Ses lèvres se sèchent. Elle tressaillit puis décide de se jeter à l'eau, au risque de se noyer dans ces vérités qui tuent. - Ecoute, après l'accouchement, j'ai eu des complications, lui confie-t-elle. J'ai subi une opération. J'ignore si je pourrai avoir des enfants à nouveau ! - Le gynécologue t'a dit que tu ne pourras plus être enceinte ? demande Houari. - C'est ce que j'avais compris, dit Samira. Comme je n'ai plus eu de relation et même l'espoir de fonder un foyer, je n'y avais plus pensé. Maintenant qu'on est en train d'envisager de se marier, je me suis rappelée que je ne pourrai plus avoir d'enfant. Tu sais, avec le temps, j'ai fini par accepter ma destinée. Je devais te mettre au courant. Il faut bien que tu saches dans quoi tu t'embarques. - Ma chère, avec toi, je ne risque pas de m'ennuyer. Samira hoche la tête, l'air grave. Les deux sujets sensibles dont elle lui a parlé mettent à l'épreuve leur relation. Si elle a accepté sa destinée et le fait qu'elle ne pourra plus être enceinte, Houari doit aspirer à avoir une famille. Ce n'est pas parce qu'il est prêt à accepter sa fille qu'il ne voudra pas d'autres enfants. Quel homme ne voudrait pas avoir d'enfants de son sang ? Et avec elle, ce sera impossible…
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