Si un grand nombre d'Algériens se plient, bon gré mal gré, aux décisions prises par les autorités dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus, ce n'est pas le cas de certains citoyens qui, négligents et ne prenant pas très au sérieux la menace, exposent leur vie et celle de leurs proches au danger. L'exemple le plus éloquent est celui des familles d'Aokas qui, ignorant royalement la menace du Covid-19 qui a déjà sévi dans la wilaya de Béjaïa avec au moins 5 cas de contamination et un décès, ont assisté, le 14 mars 2020, à une fête de mariage dans une salle de la ville de Tichy. Résultats des courses : 4 personnes ayant pris part à cette fête ont été contaminées, a annoncé vendredi dernier la cellule de communication de la wilaya. Et le nombre de personnes risque malheureusement d'augmenter. D'ailleurs, la wilaya de Béjaïa a demandé aux personnes ayant pris part à cette fête de "se rapprocher immédiatement de la structure de santé la plus proche de chez eux pour une consultation en urgence", tout en priant les citoyens d'Aokas et des autres communes d'éviter "tout contact et de rester confinés chez eux". La wilaya a exhorté les habitants d'Aokas à ne pas sortir de chez eux "surtout après cette triste nouvelle", car, a-t-elle averti, "le nombre de contaminés pourrait augmenter encore plus malheureusement". Un autre exemple d'imprévoyance a été rapporté par la presse nationale avec l'organisation, à la mi-mars, d'un mariage à la salle des fêtes Tassili à Annaba. Pourtant, le wali de Annaba avait signé, la veille, un arrêté interdisant les rassemblements et imposant la fermeture des salles des fêtes. La wilaya a alors fermé cette salle des fêtes et décidé d'ester en justice son propriétaire. Si des cas de contaminés n'ont pas été déplorés, officiellement du moins, la population avait été toutefois saisie de panique. En plus du non-respect de l'interdiction de fermeture des lieux publics, comme c'est le cas à Béjaïa et Annaba, d'autres comportements pour le moins à risque sont constatés çà et là à travers le pays, notamment à Alger. La mesure de distanciation sociale de 1 m au moins n'est pas toujours respectée par les citoyens qui s'agglutinent devant les boulangeries, superettes ou encore agences postales. Parfois, les commerçants eux-mêmes ne se protègent pas assez en ne mettant ni gants ni masque de protection. Et il n'est pas rare de rencontrer un groupe de plusieurs personnes prendre place dans un lieu public en train de "tailler une bavette", en ces temps d'épidémie. Pourtant, les autorités mais aussi des militants politiques ou associatifs n'ont pas lésiné sur les efforts en menant une campagne tous azimuts sur le terrain comme sur les réseaux sociaux, sur les mesures à observer pour éviter la propagation de la pandémie. Fort heureusement, ces exemples ne sont pas légion, et un grand nombre de citoyens font de leur mieux pour ne pas être contaminés par le Covid-19. Mais les pouvoirs publics doivent prendre des mesures plus sévères contre les personnes passant outre aux mesures édictées pour lutter contre l'épidémie, surtout avec la perspective du confinement général qui se dessine à l'horizon.