L'opération concernera en premier lieu les véhicules de service pour être généralisée quelques mois après à tous types de véhicules confondus. De récentes statistiques ont démontré que durant ces dix dernières années environ 80% des accidents de la route relèvent du facteur humain, 10% de l'état du véhicule et 10% de facteurs divers. Un constat alarmant qui a suscité une véritable prise de conscience auprès des autorités concernées. Aucune législation, aussi bonne soit-elle, ne peut être efficiente si elle ne trouve pas moyen d'application sur le terrain. C'est le cas pour le contrôle technique des véhicules automobiles obligatoire depuis des années. Cette obligation se présente aujourd'hui avec un visage nouveau étant reconduite par la loi 01-14 du 19 août 2001. Mais l'opération est surtout confortée par la création de 110 agences de contrôle technique de véhicules, réparties sur le territoire national pour l'exploitation de 221 lignes de contrôle dont 145 pour les véhicules légers et 176 pour les véhicules lourds. Lors de la réunion d'information organisée hier au ministère du Transport, M. Touati, directeur du transport urbain et de la circulation routière, a annoncé le lancement de l'opération pour dimanche prochain sur six wilayas dont Alger, Guelma, Sidi Bel-Abbès, etc. À ses débuts, seuls les véhicules qui servent à des activités réglementées de transport (véhicules équipés avec mode GPL ou GMC, ambulances, véhicules d'auto-école, de location, transport de marchandises et des substances dangereuses, autocars, bus, taxis, minibus). En somme quelque 730 véhicules seront astreints à un contrôle, soit 1/5 du parc national estimé à 3,2 millions, toutes catégories confondues. Leghrieb Abdellah, directeur général de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (ENACTA), a indiqué pour sa part que le contrôle sera opérationnel de manière définitive à partir du 1er février 2003 à travers douze wilayas (Alger, Boumerdès, Guelma, Béchar, Tébessa, Souk-Ahras, Ghardaïa, Batna, Laghouat, Sidi Bel-Abbès, Mascara). Ensuite, progressivement (chaque début du mois), des wilayas vont basculer du service des mines pour que les véhicules soient contrôlés par des agences. Pour le moment, seules trois wilayas (Tindouf, Adrar et Illizi) ne sont pas couvertes fautes d'investisseurs, et le contrôle s'effectuera par le biais des stations mobiles dont une d'entre elles a déjà un statut privé. Loin d'être une opération de police, le contrôle, qui est en soi un service public, obéit à une démarche progressive, selon les responsables du ministère, de manière à s'accorder une période probatoire pour l'évaluation et une meilleure maîtrise. Quelques mois après, probablement dans six mois, cette même opération sera généralisée à tous les véhicules. Le contrôle en question sera sanctionné par une vignette bleue à coller sur le pare-brise si le véhicule ne présente aucune anomalie. En cas de petits problèmes, il sera remis au conducteur une vignette rose à coller également où il sera précisé le délai de conformité sans que cela nécessite l'immobilisation du véhicule. Au cas extrême, où le véhicule constitue véritablement une menace (graves anomalies), aucune vignette n'est remise, et le véhicule est interdit de circuler. Les agences en question ne sont autorisées à exercer aucune autre activité que le contrôle. Et l'Enacta qui chapeaute l'opération a la ferme intention de garder un œil vigilant sur son déroulement. N. S.