L'accord de réduction de la production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires a expiré hier. Son non-renouvellement ouvre la voie à un marché encore plus instable. Ces dernières semaines, les prix du pétrole se sont effondrés en raison de la chute de la demande mondiale induite par la pandémie de coronavirus, mais aussi par la guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite. Les conséquences sont dramatiques pour les économies des pays producteurs. Après les requêtes de l'Algérie et de l'Irak, envoyées à l'Opep, demandant aux ministres de l'organisation de tenir une session d'urgence, sans que leur demande n'ait abouti, c'était au tour de Nicolas Maduro, président du Venezuela, de demander, lundi, à la Russie de reprendre les contacts avec l'Arabie saoudite et les autres membres de l'Opep afin de trouver un accord pour la reprise des cours. Même le président américain, Donald Trump, s'est dit prêt à intervenir dans la guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite. Reste que toutes ces initiatives semblent inefficaces puisque, hier (mercredi), le Kremlin a indiqué qu'il n'y avait pas pour le moment de discussions sur le pétrole entre la Russie et l'Arabie saoudite. Cette déclaration va dans le même sens que celle des Saoudiens qui, il y a quelques jours, affirmaient qu'il n'y avait aucune discussion entre les ministres de l'Energie saoudien et russe pour parvenir à un accord. La Russie semble même avoir opté pour une autre stratégie. Celle qui consiste à tenter un rapprochement avec les Etats-Unis. Selon l'agence de presse Reuters, le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, a déclaré, hier, avoir discuté par téléphone avec le secrétaire américain à l'Energie Dan Bruelet de la coopération conjointe. Reste qu'au milieu de tout ce ballet diplomatique, rien ne présage d'un changement. En l'absence de solution à la demande morose et à l'offre pléthorique, les prix du pétrole restent en baisse. Hier, en fin de matinée, le baril du Brent valait 25,11 dollars à Londres, en baisse de 4,71% par rapport à la clôture de mardi. À New York, le baril américain de WTI perdait 1,03%, à 20,27 dollars.