Ils s'adonnent à la mendicité pour survivre avant d'intégrer les bandes de délinquants locales. Ils ont entre 13 et 17 ans. Chaque été, ils sont des dizaines à fuguer de leur domicile (particulièrement dans les wilayas de Tébessa et Souk Ahras) et à “monter” à Annaba où ils s'adonnent à la mendicité pour survivre, avant d'intégrer les bandes de délinquants locales. Ils ont entre 13 et 17 ans. La brigade des mineurs, qui déclare attendre de pied ferme ces fugueurs pour mettre fin à cet exode saisonnier, vient de renvoyer, durant le mois de juin après sa présentation devant le juge pour enfants, une jeune fille de 16 ans, venue de Tamanrasset “pour voir la mer”, et quatre adolescents, âgés entre 13 et 15 ans, originaires de Tébessa et Souk Ahras. Cette situation, qui vient aggraver le problème des moins de 18 ans vivant dans la rue, ne semble pas près de trouver une solution malgré certaines bonnes volontés. Une réunion a été organisée par l'Association pour la protection de l'enfance, au début du mois au cinéma Pax de Annaba, à laquelle étaient conviés le juge pour mineurs, la police, la gendarmerie et certains responsables de la wilaya, malheureusement, avec la défection de nombreuses personnalités concernées par la délinquance juvénile. “Les recommandations émises lors de cette réunion sont restées de simples vœux et rien n'a changé”, regrette le chef de la brigade des mineurs, qui a ajouté que “la véritable solution se trouve au niveau des parents et des enseignants, qui doivent faire face à leurs responsabilités”. Les raisons qui poussent les enfants à fuguer sont nombreuses : fortes pressions pour de bons résultats scolaires, programmes trop chargés, absence de communication avec les parents… L'absence de loisirs est aussi un facteur important qui pousse les enfants à fuir leur environnement. À Annaba, de nombreux enfants tombent entre les mains de véritables réseaux qui les exploitent. “À la gare Kouche, ils proposent aux personnes qui visitent la ville pour la première fois, de leur servir de guide, entraînant leur proie jusqu'à un endroit où elle se fait détrousser par des malfrats aux aguets”, devait déclarer une psychologue de la police lors de la réunion précipitée. De nombreux réseaux ont été démantelés, mais il en revient toujours de nouveaux et les enfants constituent “la matière première” de cette activité. Le nombre de délinquants mineurs a triplé en quatre ans et les prisons accueillent des adolescents impliqués dans des délits de plus en plus graves, allant jusqu'au crime par préméditation. Hafiza M.