L'informatisation, la transparence et l'amélioration de la qualité des prestations de service sont au cœur du dispositif. Trois pour un. Tel est le rapport actuel entre les cotisants et les retraités, c'est-à-dire un rapport fort inquiétant pour l'avenir de la Caisse nationale de retraite (CNR) qui est loin de refléter la réalité du marché du travail en Algérie, notamment celui de l'informel. Celui-ci draine, si l'on en croit l'UGTA, quelque 2,5 millions de travailleurs non déclarés par les employeurs, le plus souvent du secteur public. Pourtant, si l'Etat parvient à “régulariser” ces salariés de l'ombre, la sécurité sociale aura, alors, à faire non pas à 3,5 millions de cotisants, mais à près de 7 millions de salariés qui cotisent, ce qui donnera lieu à un rapport de 7 millions de cotisants pour 1,4 million de retraités ou encore “six à sept pour un”. C'est là toute la problématique qui se pose aujourd'hui à la sécurité sociale et qui interpelle, notamment, le ministère du Travail et les responsables de la Caisse de retraite. Ces derniers, parallèlement à la lutte contre le travail informel, qui sera menée par les pouvoirs publics, comptent agir à leur niveau et économiser des sous, en procédant à “la modernisation” de la gestion de la CNR. L'assistante de direction de la Caisse, Mme Nazha Beghoura, a déclaré, hier, à l'hôtel El-Marsa, lors du regroupement des directeurs d'agence CNR et des présidents de comité de liaison, que la modernisation de la gestion “constitue actuellement le moyen le plus approprié”, pour rendre la Caisse “plus performante” et réduire les coûts. Une autre intervenante, Mme Khider Dalel, chargée d'études à la même Caisse, a, quant à elle, estimé que la qualité des prestations et la communication vont de paire, à condition de les rattacher aux “objectifs stratégiques” de l'institution de sécurité sociale et, surtout, de se rendre compte que la qualité implique, de son côté, “l'existence de moyens matériels adéquats”. Les deux femmes, loin de se contredire, donnent une idée de la nouvelle politique qui sera lancée par la CNR et qui ambitionne de répondre à plusieurs objectifs : l'informatisation, la transparence, l'accessibilité de l'information et l'humanisation des structures de la Caisse, ainsi que l'amélioration de la qualité des prestations, sont au cœur du dispositif mis en place. L'objectif final est, comme l'a souligné avant-hier le ministre du Travail, de préserver “la cohésion et la paix sociales” et d'assurer “la crédibilité de l'Etat et de ses institutions”. H. A.