Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) évalue à 5 millions le nombre d'employés qui demanderaient à être assistés au cours d'une période estimée à trois mois. Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) plaide pour la mise en place d'un "revenu Covid-2020", en solidarité avec les travailleurs privés affectés par la crise sanitaire. Dans une contribution, Care indique qu'en dehors de celles dont les activités sont maintenues parce qu'activant dans des secteurs considérés comme essentiels (agroalimentaire, pharmaceutique, etc.), toutes les autres entreprises sont confrontées de facto à une érosion très forte de leur chiffre d'affaires. Ainsi privées de revenus pour une période prolongée, elles se retrouvent dans l'incapacité de maintenir le versement des masses salariales sans activité au risque d'hypothéquer purement et simplement leur survie. Le gouvernement a pris la décision de libérer la moitié des employés de la Fonction publique tout en maintenant le versement de leurs salaires. Les personnels des entreprises publiques semblent avoir bénéficié de la même orientation, y compris pour celles d'entre elles qui sont forcées à l'arrêt de leurs activités. "Le problème demeure néanmoins entier pour les employés du secteur privé et particulièrement pour tous les employés relevant du secteur informel et qui, dans l'incapacité de travailler, perdent ainsi la seule source de revenus à laquelle ils pouvaient accéder", souligne Care. Les autorités publiques, estime le think tank , ne peuvent pas raisonnablement se désintéresser de ce problème. Care rappelle que "le président de la République et le Premier ministre ont eux-mêmes déclaré que personne ne serait laissé de côté". Pour le think tank, "il paraît nécessaire que cet engagement verbal des pouvoirs publics puisse être suivi d'une traduction concrète sur le terrain, dans les délais les plus brefs possibles". En d'autres termes, Care recommande qu'une aide budgétaire spécifique soit apportée à cette catégorie de citoyens qui ont pu perdre leurs revenus du fait de cette crise sanitaire qui est venue frapper l'économie nationale, à l'image de ce qui est fait dans de nombreux pays développés ou en développement. Sur la base de la dernière enquête de l'ONS sur l'emploi, datée de mai 2019, Care évalue à 5 millions le nombre d'employés qui demanderaient à être assistés au cours d'une période estimée à ce stade à trois mois. "En prenant comme base une aide forfaitaire mensuelle de 10 000 DA qui serait consentie durant trois mois à cette catégorie de la population, on aboutit à une prévision de l'impact budgétaire pour un montant global de 150 milliards de dinars", indique le think tank. Care reconnaît qu'il est difficile pour le gouvernement d'envisager une dépense nouvelle et imprévue de 150 milliards de dinars, quand bien même celle-ci peut paraître modeste au regard des 4 893 milliards de dinars de dépenses de fonctionnement inscrites au budget de l'année 2020 (soit 3%). D'autant qu'il a annoncé la décision de réduire de 30% le budget de fonctionnement de l'Etat. Care propose deux solutions. La première consiste à une contribution de solidarité de l'ensemble des employés sur le territoire national, ceux en tout cas qui perçoivent aujourd'hui cette rémunération. L'idée serait alors de solliciter, sur une base progressive, les revenus supérieurs à la moyenne du salaire national lequel, selon l'ONS, se situait à un niveau de 41 000 DA (enquête salaires ONS de 2017). L'autre solution possible consisterait à recourir de manière exceptionnelle au financement non conventionnel par création de monnaie.