Prises au dépourvu par la propagation de la pandémie de coronavirus, les autorités de la wilaya de Béjaïa, à l'instar de celles des autres régions du pays, ne savent plus où donner de la tête. En dépit des efforts fort louables de certains industriels de la région qui ont mis la main à la poche pour venir en aide au secteur de la santé, mais aussi aux couches sociales défavorisées, les besoins de la région en matière de moyens matériels, notamment en infrastructures de santé et en équipements médiaux, demeurent incommensurables. D'où l'idée de recourir à des solutions palliatives qui consistent à ouvrir des espaces pour la prise en charge des patients atteints de coronavirus. Initialement, les autorités sanitaires ont procédé à l'évacuation de la majorité des services hospitaliers de l'hôpital Frantz-Fanon vers l'hôpital Khellil-Amrane afin de procéder à l'extension des services en charge de la gestion de cette pandémie, notamment ceux de la réanimation et des maladies infectieuses qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19. Quelques jours plus tard, cette mesure s'avèrera insuffisante, puisque l'unité de Frantz-Fanon se retrouve dépassée par le flux de malades admis dans ce centre d'isolement. Les responsables de la wilaya ont décidé de transférer certains services (urgences médico-chirurgicales, ORL, orthopédie, traumatologie…, de l'hôpital Khellil-Amrane vers le nouveau bloc de l'EHS mère et enfant de Targa Ouzemour, afin de libérer d'autres espaces. Ce qui s'est répercuté sur la prise en charge des autres patients. Les malades hospitalisés, notamment ceux souffrant de pathologies lourdes sont également livrés à eux-mêmes. Devant cette situation, les autorités de la wilaya se sont rabattues sur une autre solution qui consiste en la mise en service le plus tôt possible des nouveaux hôpitaux en cours d'achèvement à Souk El-Tenine, à Tazmalt et à Oued Ghir pour prendre en charge les malades atteints du Covid-19. Une façon d'élargir les capacités de soins et d'anticiper une éventuelle explosion du nombre de cas de contamination. C'est dans cette optique que le wali a convoqué, lundi dernier, une réunion avec les directeurs exécutifs concernés (santé, énergie, Sonelgaz, urbanisme, travaux publics…), en présence des responsables des entreprises et des bureaux d'études concernés par la réalisation de ces nouvelles infrastructures hospitalières. Il s'agit de deux hôpitaux de 60 lits à Tazmalt et à Souk El-Tenine et un établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie d'une capacité de 120 lits à Oued Ghir. Lors de cette réunion, le wali a instruit les présents à accélérer la cadence des travaux en cours de réalisation, notamment des VRD. Des projets qui, faut-il le souligner, sont à la traîne depuis de longues années. K. O.