Malgré le confinement, la mobilisation en faveur des détenus du hirak ne s'arrête pas. Face au pouvoir qui semble exploiter cette trêve sanitaire, les organisations de défense des droits de l'Homme sont en alerte. Ainsi, une pétition signée par plusieurs ONG, maghrébines et françaises, auxquelles se sont joints des personnalités et des citoyens, dénonce la condamnation à un an de prison ferme d'Abdelouahab Fersaoui. Le président de l'association RAJ est en prison depuis octobre dernier. Arrêté en marge d'un rassemblement de soutien aux détenus, il est accusé d'"atteinte à l'intégrité du territoire national" et d'"incitation à la violence". Les signataires du document condamnent la "détention arbitraire de notre camarade Abdelouahab Fersaoui, ainsi que toutes celles qui frappent aujourd'hui journalistes, étudiants, militants ou simples citoyens" et dénoncent "l'attitude irresponsable du pouvoir alors que les Algériennes et les Algériens font face à une pandémie planétaire dans des conditions sanitaires des plus précaires". Les ONG et personnes signataires du document expliquent que le pouvoir algérien "poursuit sa politique répressive envers les éléments du hirak". Pour elles, le "pouvoir autoritaire" algérien profite, pour cela, d'une situation "exceptionnelle d'incertitudes et d'angoisse pour les Algériennes et les Algériens face à la catastrophe sanitaire qui frappe le pays comme le reste du monde, et de la décision responsable du hirak de suspendre toutes les marches publiques qui se déroulaient depuis le 22 février 2019". Pour ces ONG, la machine judiciaire, "aux ordres de la police politique (...) n'hésite pas à maintenir en prison des hirakistes emblématiques et à en condamner d'autres". Elles citent, entre autres, Karim Tabbou, Khaled Drareni, Ibrahim Daouadji, Slimane Hamitouche, Samir Belarbi, Sofiane Merakchi et plus récemment encore Abdelouahab Fersaoui. Tout en appelant à la libération de ces détenus, les signataires appellent "toutes les consciences libres dans le monde" et, "tous les amis" du peuple algérien à manifester leur solidarité sous toutes les formes jugées utiles et alertent les différentes "instances européennes et internationales des droits de l'Homme".