Pour l'ONG Human Rights Watch, rien n'a changé pour le hirak et la "répression continue", après l'arrivée d'Abdelmadjid Tebboune à la tête de l'Etat. Dans un nouveau communiqué publié hier, l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a rappelé que des détenus d'opinions restent toujours en prison, malgré les promesses des autorités. "Au lieu de libérer toutes les personnes détenues pour des manifestations pacifiques, les autorités ont continué d'arrêter et de détenir des personnes pour leur activisme pacifique", a déclaré Eric Goldstein, directeur exécutif intérimaire pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Human Rights Watch. "Les offres de dialogue perdent de leur crédibilité lorsque vous enfermez des gens simplement parce que vous descendez dans la rue pour être en désaccord avec vous", a ajouté le responsable, cité dans un article posté sur le site de l'organisation. Pour illustrer ces dénonciations, HRW cite le cas d'un journaliste qui "a été arrêté et menacé de poursuites". Les autorités ont également "accusé un romancier" d'avoir "insulté le président de la République" et "porté atteinte à la sécurité de l'Etat" pour ses messages sur Facebook moquant le président Abdelmadjid Tebboune, rappelle encore l'ONG. Outre ce constat, l'ONG énumère les arrestations et autres actes de répression enregistrés depuis le début de l'année. Ainsi, le 9 janvier, "des officiers militaires ont arrêté Khaled Drareni, correspondant de French TV5 Monde, à son domicile d'Alger et l'ont interrogé pendant plusieurs heures sur ses opinions et ses publications sur les réseaux sociaux. Ils l'ont menacé de poursuites, mais l'ont libéré sans inculpation le même jour", rapporte le document qui rappelle que les tribunaux de différentes villes " ont rejeté la demande de mise en liberté provisoire déposée par plusieurs éminents dirigeants, dont Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, et Karim Tabbou, une figure de l'opposition". Citant le Comité national pour la libération des détenus, HRW rappelle que sur les 150 personnes qui ont été placées en détention provisoire ou jugées pour leur participation au mouvement de protestation entre juin et décembre 2019, "environ 80 restent incarcérées". Pour l'ONG, les arrestations et mises en détention ne se sont pas limitées à la période d'avant l'élection présidentielle. De nouvelles interpellations ont eu lieu depuis janvier. Ainsi, l'organisation cite le cas de Kamel Nemmiche, membre de la direction du RAJ, interpellé le 17 janvier à Alger et accusé d'"atteinte à l'unité nationale". Il a été acquitté. Malgré la poursuite des arrestations et interpellations, HRW précise tout de même que les autorités algériennes ont libéré un nombre important de détenus d'opinion depuis le début de l‘année en cours.