La jeune scénariste algéro-canadienne fixe, à l'aide d'images vivantes captées dans les rues d'Alger, la mémoire du hirak dans le feu de l'action. Deux films algériens (un documentaire et une fiction court métrage) ont été primés lors du dévoilement, lundi, des lauréats de la 36e édition du Festival international de cinéma "Vues d'Afrique". La cérémonie s'est déroulée virtuellement, tout comme d'ailleurs toute la programmation du festival, à cause du confinement décrété par le Québec et de la fermeture des établissements publics pour cause de pandémie de coronavirus. Le film documentaire de la scénariste Sara Nacer Qu'ils partent tous (Yetnehaw gaâ !), une photographie de la révolution du sourire du 22 Février, a eu le prix de la mobilité francophone, attribué par l'organisme LOJIQ (Les Offices jeunesse internationaux du Québec). La jeune scénariste algéro-canadienne fixe, à l'aide d'images vivantes captées dans les rues d'Alger, la mémoire du hirak dans le feu de l'action. Elle donne la parole à des acteurs, jeunes pour la plupart, qui sont dans le cœur de la révolution citoyenne qui a rayonné durant ce rendez-vous cinématographique montréalais. Dans la catégorie fiction, c'est le court métrage de Foued Mansour Le Chant d'Ahmed qui a eu les faveurs des membres du jury. La fiction raconte une relation entre un adolescent difficile et un concierge de hammam, deux profils psychologiques asymétriques à bien des égards. Le réalisateur met le projecteur sur une réalité peu connue dans le milieu de l'émigration algérienne en France. Le bain maure devient, l'espace d'une fiction aux images parfaitement réussies, un réceptacle d'un quartier populaire algérien. Entre les murs humides du hammam se noue une relation complexe entre l'ado et le vieil homme. C'est cette socialisation qui donnera au jeune homme des raisons de vivre et d'espérer malgré tout, lui qui vit à la marge de la société. Le prix du long métrage fiction est revenu au Sénégalais Mamadou Dia pour son film Le Père de Nafi. Le film décrit la montée d'un mouvement politico-religieux extrémiste qui tente de mettre en coupe réglée les villageois qui, avec sagesse, arrivent à outrepasser les diktats des islamistes. Les prix ont été attribués par l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Dans la catégorie développement durable, la palme est revenue à Yamina Benguigui pour son documentaire Le Dernier Poumon du monde. Le documentaire capte l'engagement des communautés rurales au Congo pour sauvegarder l'environnement et lutter contre les changements climatiques. La production de Benguigui montre le Congo dans toute sa splendeur, avec sa forêt dense et son fleuve majestueux que les habitants, notamment les femmes, sont déterminés à protéger.