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"Créer en cette période, c'est tenir tête à la peur qui rôde"
Lynda Chouiten, romancière
Publié dans Liberté le 05 - 05 - 2020

Dans cet entretien, Lynda Chouiten, lauréate du Grand Prix Assia-Djebar du roman 2019 et professeure à l'Université de Boumerdès, nous raconte son quotidien en cette période de confinement. Entre correction des copies, lecture et écriture, elle partage avec nos lecteurs ses journées très particulières, tout en évoquant le jeune Guermah Massinissa dont elle fut la professeure d'anglais.
Liberté : Vous êtes professeure d'université et écrivain. Comment vivez-vous ce quotidien très particulier et quel est l'impact de ce confinement sur votre vie ?
Lynda Chouiten : C'est assez mitigé. Le confinement m'épargne les longs trajets pour me rendre au travail, c'est à plus de 60 km de chez moi, mais je continue de préparer mes cours et de corriger des chapitres de thèses. Il me donne aussi plus de temps pour lire et écrire. Malheureusement, la motivation ne suit pas toujours ; pas facile d'être au sommet de sa forme quand on tourne en rond dans son appartement ! Rester positif et motivé, c'est aussi un apprentissage. Je m'y attelle tous les jours.
La littérature, la musique et les arts, en général, nous accompagnent plus que jamais en cette période difficile, mais est-elle autant propice à la "consommation" qu'à à la création littéraire et artistique, selon vous ?
L'une n'empêche pas l'autre ; la consommation peut à son tour donner naissance à des idées intéressantes, qu'il faudra ensuite concrétiser. Créer, c'est donner un sens à cette situation inquiétante, mais aussi un peu absurde, il faut le dire. C'est aussi une façon de tenir tête à la peur qui rôde et de dire oui à la vie, en dépit de l'omniprésence de la mort. Il faut donc écrire, ou composer, ou peindre ; mais aussi, peut-être plus simplement, jardiner, coudre, s'essayer à de nouveaux plats. À chacun de suivre ses goûts et ses passions.
Il y a quelques jours, nous commémorions le 19e anniversaire des événements d'Avril 2001. Et ceux qui vous suivent sur les réseaux sociaux ont su que Guermah Massinissa était l'un de vos étudiants d'anglais. Quel souvenir gardez-vous du lycéen qu'il était et comment avez-vous vécu ces événements au cœur même du drame, à Beni-Douala ?
Guermah Massinissa était mon élève au lycée de Beni Douala. Il était en terminale sciences, et l'anglais était donc une matière secondaire et n'occupait qu'un petit créneau. C'est pourquoi je ne le voyais pas souvent. Je sais pourtant qu'il travaillait dur, comme beaucoup de ses camarades, pour décrocher le bac. Malheureusement, ce rêve ne se réalisera pas. Je garde de ces événements un souvenir très douloureux, car en plus de mon propre chagrin, il fallait affronter celui, immense, de la mère de Massinissa — je n'oublierai jamais le jour où j'ai été lui présenter mes condoléances — et le traumatisme de ses camarades lycéens, tout en faisant de notre mieux, mes collègues et moi, pour continuer à travailler et à les préparer pour le baccalauréat tout proche. Et puis, bien sûr, il y a eu le Printemps noir qui s'en est suivi. D'autres morts, d'autres deuils, d'autres douleurs.
L'on retrouve d'ailleurs un passage entier sur les événements du Printemps noir dans votre roman Une valse...
En effet, le Printemps noir est l'un des événements historiques récents évoqués dans mon roman ; mais il l'est à travers un regard extérieur, puisque le personnage principal, Chahira, n'habite pas à Tizi Ouzou.
Elle est donc informée de ces événements par le biais de ses amis : le vieux Amar, dont l'épouse est morte d'une balle perdue, et Warda, dont le jeune frère est blessé lors de ces événements.
Avez-vous un projet littéraire en vue ?
Pas un, mais plusieurs projets ! C'est d'ailleurs toujours le "problème" avec moi : je cours plusieurs lièvres à la fois, si bien qu'il faut une éternité pour en terminer un (rires). Je travaille en ce moment sur deux nouvelles — l'une en français et l'autre en anglais — mais j'en ai d'autres en tête. Cela pourrait donc déboucher sur deux recueils, dans deux langues différentes. Je suis aussi en train de mûrir l'idée d'un nouveau roman, bien que je n'aie encore rien écrit. Mais surtout, il y a les projets dont j'ai déjà parlé lors de précédents entretiens : un recueil de poésie et deux contes écrits il y a longtemps — quand j'avais environ dix-huit ans. Je compte les
reprendre et leur trouver un bon illustrateur.

Propos recueillis par : Yasmine AZZOUZ


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