Une cérémonie de recueillement a été organisée, hier, dans la commune de Beni Douala, à Tizi Ouzou, sur la tombe de Guermah Massinissa, première victime des événements de Kabylie en 2001. Des dizaines de délégués des archs se sont rendus au village d'Agouni Arous pour commémorer le 9e anniversaire de la mort de Massinissa, ce jeune tué par balle, le 18 avril 2001, à l'intérieur de la brigade de gendarmerie de Beni Douala. Des gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de la victime. Des délégués du mouvement citoyen ont pris la parole. Belaïd Abrika a déclaré : « On est venu aujourd'hui, ici, pour dire non à l'impunité. Le chemin est encore long. Il faut resserrer les rangs et rester main dans la main car le combat doit continuer. » Pour sa part, un délégué de Béjaïa a ajouté : « Le pouvoir a trahi les accords du 15 janvier 2005. Rien n'est appliqué sur le terrain. Il faut s'unir car on peut encore rebondir. Certes, il y a un certain recul, mais on peut revenir à la charge. Notre cause est juste. Nos revendications ne sont pas satisfaites tant que les assassins de nos martyrs ne sont pas jugés. » Ce dernier a précisé qu'une réunion des délégués de l'interwilayas devait se tenir, dans l'après-midi d'hier, pour débattre des actions à entreprendre en vue, a-t-il dit, « de relancer le mouvement ». Khaled Guermah, père de Massinissa, a déclaré : « Comme toujours, quand il s'agit de la dignité de la Kabylie et de toute l'Algérie, nous sommes là, debout comme un seul homme, déterminés et engagés dans ce combat de grande ampleur mais pacifique. Le pouvoir mafieux et assassin n'a rien fait de bien pour l'Algérie et surtout la Kabylie. On doit s'unir pour aboutir à nos objectifs. Moumouh est mort. Il y a eu aussi 126 morts derrière lui. Il y a eu également des milliers de blessés. Malgré l'intox, la propagande et la démobilisation, moi je suis toujours résistant. » Un blessé des événements du printemps noir, un jeune de Larbaâ Nath Irathen, amputé de la jambe, a martelé : « Depuis 2001, on a beaucoup souffert. On ne va pas pardonner à ce pouvoir qui nous a rendus handicapés à vie. » Par ailleurs, au moment où les présents allaient se disperser, Yazid Kaci de la coordination de Tizi Ouzou, a fait son apparition. D'emblée, il n'a pas mâché ses mots pour fustiger quelques délégués. « Il y a des vérités à dire. Vous avez ramené le mouvement aux élections et qu'est-ce que vous avez gagné aujourd'hui ? Vous avez peur de la confrontation », a-t-il lancé, tout en pointant du doigt Belaïd Abrika et Khaled Guermah. La cérémonie s'est malheureusement terminée dans un climat tendu.