L'Unesco salue un ambassadeur qui a fait découvrir la poésie et la culture berbères au-delà des frontières. Idir était un chanteur universel, et les hommages qui lui ont été rendus, le sont autant. Venant des politiques, des artistes, des intellectuels et des citoyens de tous bords politiques et idéologiques, les hommages sont unanimes. "L'Algérie aura perdu une de ses grandes stars que le peuple algérien gardera en mémoire et continuera à en vanter les qualités artistiques originales qui ont bercé les fans de cette icône tout le long de son parcours au riche palmarès", a noté pour sa part le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Idir, un artiste de haute facture, apprécié par tous les Algériens, un humaniste et un patriote authentique vient de nous quitter. Il a bercé nos plus belles années de jeunesse, même pour ceux qui ne saisissaient que les mélodies et ne comprenaient les paroles que par le cœur", a noté, pour sa part Soufiane Djilali, président de Jil Jadid. L'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould-Ali a également rendu hommage au "symbole de l'identité berbère". Les artistes et écrivains algériens n'ont pas manqué, non plus, de joindre leurs voix à d'autres personnalités pour exprimer leurs sentiments suite à la disparition de l'icône de la chanson algérienne. "Quelle immense tristesse, mon Dieu ! Je viens d'apprendre la nouvelle de la disparition de mon ami, notre ami à tous. Idir, le grand Idir, Hamid Cheriet, nous a quittés (…). Quelle perte pour notre pays, pour le monde artistique. Je suis profondément bouleversé", a écrit le musicien Safy Boutella. "(…) Apôtre de la liberté. Le grand humaniste est parti ! Le sage. Mais les artistes à l'image de Dda Hamid ne mourront jamais. Ils sont en voyage, comme les oiseaux mythiques", note l'écrivain Amine Zaoui. "Il a su faire de nos racines de si belles récoltes, apaisées et généreuses", a également tweeté Kamel Daoud. Naturellement, c'est en France où il a vécu durant plus de 40 ans que les hommages ont été les plus poignants. Ainsi, le Président français, Emmanuel Macron, a estimé qu'avec la mort d'Idir, c'est "une voix unique" qui s'est éteinte. Idir "chantait ses racines kabyles avec la mélancolie d'un exilé et la fraternité des peuples avec les espoirs d'un humaniste. La poésie de ses chansons continuera longtemps de résonner d'une rive à l'autre de la Méditerranée", note le chef de l'Etat français dans un tweet. Il a joint ainsi sa voix à de nombreuses personnalités politiques, de tous bords, qui ont rendu hommage à celui qui a consacré un album aux relations humaines qui existent entre les deux rives de la Méditerranée. L'Organisation des Nations unies pour la culture et l'éducation (Unesco) a également rendu hommage à Idir. Elle considère le chanteur disparu comme "un ambassadeur éminent des cultures kabyle et berbère". "Avec Avava Inouva, il avait fait chanter le monde au rythme de la musique kabyle et fait découvrir la poésie et la culture berbères au-delà des frontières", a écrit la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay. Des artistes et intellectuels français, que l'interprète de Essendu a connu, lui ont rendu hommage. "La grande voix de la Kabylie s'en va… J'avais eu l'honneur de partager avec cet homme de paix ‘les larmes de leurs pères'". Ce duo et cette rencontre resteront gravés. "Au revoir Monsieur", a écrit le chanteur français né en Algérie, Patrick Bruel, qui a même diffusé une vidéo en hommage à celui qui l'a fait chanter en kabyle dans son dernier album. "L'immense Idir est mort et, repensant à la Kabylie de nos jeunesses, me reviennent ces mots de Taos Amrouche : tout meurt, tout se dissout pour que naisse la vie. Toute image de nous est image de mort. Mais aussi toute mort est gage de vie", a de son côté rendu hommage Edwy Plenel. Aux Etats-Unis, le New York Times a publié un article sur la disparition de "l'ambassadeur de la chanson berbère" dans le monde. Les mêmes hommages ont été rendus par la presse anglaise, à l'image de la BBC, et celle du Moyen-Orient comme Echark-El-Awsat. Des hommages sont également venus des militants berbères du Maroc et de Libye.