La sélection nationale dont on attendait un sursaut d'orgueil, a été balayée dimanche par un onze nigérian venu chercher un bon résultat au stade Zabana. Avec cette énième débacle, le football algérien touche le fond. “En football, la magie opère continuellement”, dixit Meziane Ighil quelque 48 heures avant d'affronter le Nigeria. Et bien la magie côté algérien n'a duré q'une petite demi-heure, le temps d'une superbe réaction ponctuée par une inespérée égalisation en deux actes, signée du duo Yacef-Boutabout. Le reste du temps, ce n'est pas la “magie noire” des Nigérians qui a fait le reste, mais bel et bien leur supériorité physique et technique qui a fini par sceller le sort de ce match dont la fin rappelait beaucoup plus la fameuse folie du “pot de fer contre le pot de terre” qu'un duel entre grands du continent. Même si le score quelque peu sévère eu égard à l'énorme débauche d'énergie côté local, donne à la défaite des Verts des allures de déroute, il ne pouvait en être autrement vu le calibre, “catégorie poids lourd” des individualités adverses, notamment le phénoménal fer de lance de l'Inter de Milan Obefami Martins qu'en a fait voir de toutes les couleurs à la triplette Bouguerra-Menniri-Madouni. C'est d'ailleurs, à la suite d'une main de ce dernier dans la surface à la 18e minute de jeu que le génial Martins ouvrit le score sur penalty, avant que son coéquipier John Utaka ne double la mise à la 42e minute d'une imparable tête piquée successive à un centre parfait de Makinwa Ayo. Refroidis par tant de réalisme et de réussite adverse après avoir pourtant bien débuté la rencontre, les Verts mettront, au retour des vestiaires, un peu plus de dix minutes seulement pour refaire leur handicap à la faveur de ce plat du pied de Yacef (47'), à la conclusion d'un service parfait de Boutabout après un travail en dentelle du très en forme duo Ziani-Saïfi puis à une reprise de volée du même Boutabout après un mauvais renvoi de la défense nigériane. L'expulsion de Karim Ziani, à la 65' suite à un second avertissement, rééquilibrant ainsi numériquement les débats après la sortie sur carton rouge de John Utaka (56'), sanctionnant un geste d'humeur sur Mamouni, ainsi que la sortie à sa demande de Madouni (70') constitueront ensuite, un double bémol à la révolte momentanée des Algériens qui s'écrouleront totalement dans les cinq dernières minutes. Après avoir pourtant laissé entrevoir d'intéressantes dispositions physiques, mentales et techniques, le temps d'une demi-heure “magique”. L'expérience et le talent toujours intact de Nwankwo Kanu et le très haut niveau de jeu du Nerrazuri Martins conjugués à la perméabilité d'une arrière-garde algérienne déboussolée et martyrisée par tant de virtuosité mettront cruellement fin au fol espoir de tout un stade par l'entremise de trois banderilles assassines plantées par Martins (88') et Ayila (81' et 90' + 2). “Logique” victoire, oserions-nous dire, tant la supériorité des Super Eagles était flagrante et indiscutable, “sévère” aussi au vu du très appréciable niveau de jeu des Fennecs à certains moments de la rencontre, “cruelle” également dans la mesure de cette jeune équipe se battait à armes inégales avec un géant du continent, mais “inévitable” surtout étant donné que les miracles n'existent (presque) plus en football. La magie, très rarement. À chaud Christian Eguavon (Nigeria) : “Le score nous intéressait au plus haut point. Ce succès long à se dessiner nous permet d'espérer pour la suite de la compétition. Nous avons évolué devant une équipe algérienne difficile à manier, malgré ce score large qui nous avait créé des difficultés même à Kanu lors du match aller. Le relâchement de mes joueurs constaté au début de la seconde mi-temps nous a coûté très cher.” Martins (Nigeria) : “Nous sommes venus en Algérie pour gagner. Nous avons fait l'essentiel, ce qui nous permet d'espérer pour le prochain match. Malgré ce score large, l'Algérie restera une grande nation qui a marqué de son empreinte le football mondial. Je souhaite la voir revenir bientôt au-devant de la scène.” A. KARIM