Alors que le syndicat des enseignants de l'université Mouloud-Mammeri (Cnesto) ne cesse de réaffirmer son hostilité au système de télé-enseignement qui, soutient-il, n'a pas suscité d'engouement, tant chez les étudiants que chez les enseignants, le rectorat, lui, qualifie ce mode d'enseignement mis en place depuis le début de la crise sanitaire de "franc succès". Qu'en est-il au juste ? "Depuis la décision des autorités de fermer l'université, il y a plus d'un mois, plus de 2 500 cours sont mis en ligne et 47 000 étudiants sont inscrits sur la plateforme de télé-enseignement de l'université", nous a, d'emblée, expliqué le recteur de l'université, le professeur Smaïl Daoudi, qui estime que "ce mode d'enseignement fonctionne très bien". Dans le même sillage, le responsable du Centre de calculs de l'université, M. Belaïd, nous a précisé que 2 000 enseignants sur les 2 200 que compte l'université, soit 90% d'entre eux, ainsi que 47 338 étudiants précisément sur les 65 000 que compte l'université de Tizi Ouzou sont inscrits sur la plateforme. "Il n'y a que les M2 qui ne sont pas inscrits car la plupart d'entre eux ont achevé leurs études et il ne leur reste que les soutenances", dit-il. Concernant les critiques du syndicat Cnesto qui a qualifié, dans ses déclarations, le télé-enseignement de "rafistolage purement décoratif", et d'"hérésie pédagogique", M. Belaïd estime que "ceux qui trouvent à y redire semblent n'être pas bien informés à ce sujet". "L'université de Tizi Ouzou utilise la plateforme Moodle qui est utilisée dans toutes les universités algériennes, ainsi que dans 231 pays dans le monde, soit 60% des universités du monde", indique-t-il. M. Belaïd précise qu'additivement à cela des comptes de messagerie professionnelle ont été ouverts pour les enseignants par le biais de la plateforme "Jesuit" For Education, qui peut donner accès à d'autres outils tels que "Google Classroom" qui permet à un enseignant de tenir une classe virtuelle, et "Google Mit", pour lequel l'université de Tizi Ouzou dispose d'un accès gratuit alors qu'il est payant à l'origine, qui permet, ainsi, à l'enseignant d'organiser des visioconférences avec un nombre qui peut aller jusqu'à 100 participants. Pour rappel, dans sa dernière déclaration, le Cnesto a soutenu mordicus que "la nouvelle méthodologie est inaccessible, pour raison d'absence de moyens adéquats, d'absence d'organisation et surtout de manque d'appropriation par tous". Pour le syndicat, la mise à la disposition des étudiants de polycopiés et autres documents ne peut, a-t-il affirmé, être assimilée à une activité pédagogique. "Les cours ne sont pas des lectures ou des récitations de polycopiés, mais des enseignements adaptés in situ", a-t-il estimé.