Pour le président de la FTF, Wadii Jari, la FIFA ne se mettra jamais en porte-à-faux avec la libre circulation des joueurs. La Fédération tunisienne de football n'a pas tardé à réagir par rapport à la plainte déposée par la FAF au niveau de la FIFA pour protester contre la décision prise par les Tunisiens de considérer les joueurs nord-africains comme locaux. Une mesure discriminatoire, selon la FAF. Le président de la FTF, Wadii Jari, a exprimé à ce titre dans la presse tunisienne sa "déception" et son "étonnement". "Cette plainte ne va rien changer à la donne, surtout que nous n'avons pas l'habitude de gérer ce genre de différend de cette manière. Je suis surpris de cette plainte déposée contre nous. D'autant que c'est un sujet qui concerne la Tunisie et le football tunisien", fait savoir le président de la Fédération tunisienne de football. Et d'ajouter : "La FAF avait bel et bien signé cet accord au sein de l'UNAF, et la FIFA ne peut pas être contre la libre circulation des joueurs, comme c'est le cas d'ailleurs au sein de l'Union européenne." La FAF avait expliqué qu'elle a "saisi officiellement la FIFA en date du 20 avril 2020 pour porter une réclamation qui est en fait celle de plusieurs clubs algériens, remettant en cause la réglementation promulguée en 2019 par la Fédération tunisienne de football, considérant les joueurs issus de la zone 1 (UNAF) comme n'étant pas des étrangers, comparativement à d'autres joueurs, notamment ceux venant d'autres pays d'Afrique, et ce, en s'appuyant sur l'article 4 des dispositions générales des statuts de la FIFA sur la discrimination. La FIFA a appuyé la requête de la FAF. En marge du congrès extraordinaire de la CAF qui s'est déroulé en Egypte, une réunion entre les présidents des associations membres de l'Union nord-africaine de football (UNAF) s'est tenue et a donné lieu à des décisions ‘importantes', comme cet accord de principe concernant le libre transfert de joueurs entre les différents pays de la zone, adopté par les membres du bureau exécutif. Les joueurs ‘nord-africains' peuvent ne plus être considérés comme ‘étrangers' si un accord final sera pris lors de l'assemblée générale de l'UNAF en novembre 2018. De ce qui précède, il est clair que le principe retenu par les cinq fédérations de l'UNAF était conditionné par un accord final qui devait être pris lors de l'assemblée générale de l'UNAF en novembre 2018. Or, cette décision n'a jamais été validée". La fédération tunisienne a néanmoins revu sa réglementation sur la question ayant trait à la libre circulation des joueurs nord-africains. En effet, la FTF vient de prendre la décision d'imposer la titularisation de cinq joueurs de nationalité tunisienne lors de la compétition officielle. C'est ce qu'a annoncé Wadii Jari lors d'une intervention à la radio. Le patron du football tunisien a annoncé "la mise en place d'une nouvelle réglementation dans le football tunisien à partir de la saison prochaine. Cette mesure concerne la titularisation d'au moins cinq Tunisiens par match", en réponse aux critiques dont il a fait l'objet de toutes parts, notamment des clubs tunisiens et de la FAF qui considérait que cette mesure est discriminatoire. Le président de la FTF ne semble toutefois pas "convaincu par cette décision, car un joueur tunisien s'impose par lui-même", estime-t-il, ajoutant qu'"un Tunisien qui n'a pas sa place en championnat local ne pourra pas prétendre à une place de titulaire". Du coup, il y aura moins de joueurs algériens à l'avenir, sachant que les clubs les plus huppés comptent plusieurs Algériens au sein de leur effectif, à l'image de l'ES Tunis où évoluent Abdelkader Bedrane, Ilyès Chetti, Mohamed Amine Tougaï, Abderaouf Benguit, Abderrahmane Meziane, Tayeb Meziani, Bilel Bensaha et Hamdou El-Houni. Ce n'est pas tout, dans la mesure où l'Espérance de Tunis sera perdante dans cette affaire, sachant qu'elle lorgnerait un talent algérien pour la prochaine saison. Il s'agit du sociétaire de l'USMBA Belhocini. Ce dernier serait en contacts très avancés avec les Tunisiens dans la perspective d'un éventuel transfert dès l'année prochaine. Et avec le nombre de joueurs nord-africains dans l'effectif de l'EST, cette mesure risque de carrément éloigner l'Algérien du vainqueur de la Ligue des champions d'Afrique.