En octobre 2018, l'Union nord-africaine de football (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye et Egypte) avait approuvé l'idée de créer un système de libre circulation des joueurs à travers les cinq championnats locaux. Les joueurs des pays d'Afrique du Nord ne sont donc plus considérés comme des joueurs étrangers en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Libye et en Egypte. Le projet a été du reste concrétisé en janvier 2019, après une dernière consultation technique au mois de novembre au sein de l'Unaf. La fédération tunisienne a été la première à appliquer la décision. Grâce à cette disposition, beaucoup de joueurs algériens ont rejoint le championnat tunisien. La fédération égyptienne n'a décidé que récemment d'appliquer cette mesure aux joueurs maghrébins. La FAF, quant à elle, dans le but de favoriser les joueurs locaux, n'a pas appliqué cette décision de l'Unaf, sachant qu'elle n'est pas exécutoire et qu'elle est laissée à l'appréciation des pays membres. Cependant, ces derniers jours, des informations de plus en plus persistantes font prêter à la FAF la volonté de bloquer la fédération tunisienne, notamment afin d'éviter un nouvel exode massif de joueurs algériens vers ce pays. Il est question même que la FAF saisisse la FIFA, arguant le fait que cette disposition est discriminatoire, dans le sens où la fédération tunisienne ferait de la ségrégation entre les joueurs maghrébins et ceux du reste du continent africain. Or la FIFA ne peut pas s'inscrire en porte-à-faux par rapport à la libre circulation des joueurs. Il faut rappeler que l'Unaf n'est pas la seule instance régionale qui a recours à ce genre "d'exceptions". L'Union européenne, dans le cadre de l'arrêt Bosman, considère tout joueur de l'Union européenne comme étant local dans n'importe quel pays de l'Union. C'est-à-dire que depuis cet arrêt il n'est plus possible de limiter le nombre de joueurs des nationalités concernées dans une équipe ou une compétition professionnelle. Or la FAF chercherait plutôt à limiter en Tunisie ou en Egypte le nombre de joueurs maghrébins dans chaque club, en dépit de l'accord de l'Unaf. Il sera donc difficile à la FAF de valider cette requête auprès de la FIFA. En outre, l'Algérie, membre de l'Unaf, a bel et bien signé cet accord, même si elle s'est donné la liberté, comme le prévoit du reste l'Unaf, de ne pas l'appliquer. C'est lors de la réunion d'octobre 2018 que la FAF devait émettre des réserves ou rejeter la disposition. Reste à la FAF de tenter de convaincre son homologue tunisienne de limiter réciproquement le nombre de joueurs en raison des conséquences négatives induites par la décision de l'Unaf en Algérie.