RESUME : Les enfants de Nadia se mettent à fréquenter Hakima. Elle ne les a jamais vus aussi épanouis et aussi studieux. Elle reconnaît s'être trompée. Il n'est ressorti que du bien de cette relation. Elle est très heureuse quand ils réussissent aux examens du bac. Ses enfants ne l'ont jamais vue aussi heureuse. Maman, nous sommes invités chez Hakima. Ses parents donnent une fête. Tu es invitée toi aussi, insiste Lynda. - C'est bien gentil de leur part mais je ne peux pas, répond Nadia. Il va y avoir leurs familles, leurs amis. On est d'un milieu différent du leur. - De classe différente ou pas, les parents de Hakima ont prouvé qu'ils pouvaient aider leurs prochains. On a vu leur côté humain dès le premier jour. Sans eux, on auraient traîné d'une rue à une autre, avec un carton pour unique toit, réplique la jeune fille. Maman, ce serait mal vu de refuser l'invitation. La moindre des choses pour nous serait d'être présents, insiste-t-elle. - On lui offrira quoi ? demande Nadia. - Le plus important, c'est notre amitié. Elle est sincère et il n'y a pas plus beau cadeau. Nadia veut bien croire sa fille. Elle finit par accepter d'aller à la fête. Avec le peu d'argent qu'elle possède, elle achète un beau vase en céramique. Ses enfants sont déjà prêts quand elle rentre. Ils voudraient se rendre chez Nouria avant l'arrivée de tous les invités. - Toi aussi, tu dois venir avant les autres… - Attendez moi alors ! Ils veulent bien. Nadia se presse de se rendre présentable pour la soirée. Moins d'une heure après, ils pouvaient se présenter chez Nouria et Djalil. La porte est ouverte et ils entrent après avoir sonné pour s'annoncer. Nouria n'est pas très loin, elle vient les accueillir et les présente à ses proches. Quelques amis sont déjà là. Ils sont en train de discuter. Nadia est soulagée que Nouria n'ait pas interrompu leur discussion pour la présenter. Pour la mettre à l'aise, Nouria ne la laisse pas seule. Elle l'emmène à la terrasse et lui sert un verre de jus. Elles parlent de la réussite de leurs enfants. - Je pense à les envoyer à Tunis, lui confie Nouria. Cela leur fera du bien après cette année d'études. J'espère que tu ne vois pas d'inconvénient à ce que tes enfants aillent en vacances avec ma fille ? - C'est trop, murmure Nadia. Parfois j'ai l'impression de profiter de votre gentillesse. - Non, non, je leur offre ses vacances de bon cœur. Nouria s'excuse. Des invités viennent d'arriver et elle va les accueillir. Nadia est restée à la terrasse et elle regarde les jeunes plaisanter et rire. Quelqu'un pense à mettre de la musique et pour la première fois de sa vie, elle voit ses enfants danser. Elle est heureuse de leur insouciance. Ils méritent d'être heureux. - Ah ces gosses, s'exclame une voix d'homme derrière elle. Ils s'amusent bien. Nadia se fige. Elle a la chaire de poule. Cette voix. Ce n'est pas possible. Ce ne peut pas être lui. - Jamais je n'aurais cru qu'un gosse de riche puisse étudier. Nadia se tourne lentement et regarde les deux hommes qui viennent de prendre place à la terrasse. Tout comme cette voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille, le visage de l'homme ne lui est pas étranger. Il a pris un coup de vieux et quelques kilos. Malgré ça, elle ne le trouve pas changer. Rahim est là, devant elle. Curieuse façon pour le destin de le remettre sur son chemin, pense-t-elle. Après toutes ses années, elle a cru l'avoir perdu à tout jamais. Elle fait un pas en sa direction mais une femme apparaît et l'appelle par un autre prénom : - Bachir… Nadia a l'impression de recevoir un coup au cœur. Elle se trouve mal. Elle ne s'en rend pas compte mais elle perd connaissance. (À suivre) A. K.