La colère d'Alger a suscité une réaction très mesurée des autorités françaises qui, visiblement, ne veulent pas que les choses s'enveniment davantage. Nouveau coup de froid sur les très particulières relations algéro-françaises ? La diffusion, mardi 26 mai, en prime time, par deux chaînes de télévision publiques françaises, France 5 et LCP, de deux documentaires sur l'Algérie ("Algérie, mon amour" pour la première chaîne suscitée et "La promesse de l'aube" pour la deuxième) a provoqué l'ire des autorités algériennes qui, le lendemain mercredi, ont décidé de rappeler l'ambassadeur algérien en France pour consultations. Le ministère algérien des Affaires étrangères a assimilé, dans un communiqué, la diffusion de ces deux documentaires à des "attaques contre le peuple algérien et ses institutions (…)". "Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d'expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'ANP et sa composante, la digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN)", a indiqué le MAE. Et d'enfoncer le clou : "Cet activisme où l'inimitié le dispute à la rancœur, dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l'avènement de relations apaisées entre l'Algérie et la France, après 58 ans d'indépendance, et ce, dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l'objet de concession ou de marchandage." La colère d'Alger a suscité une réaction très mesurée des autorités françaises qui, visiblement, ne veulent pas que les choses s'enveniment davantage. D'ailleurs, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, ne s'est laissée aller, lors de son point de presse animé jeudi 28 mai, au moindre commentaire sur la décision du gouvernement algérien de rappeler son ambassadeur à Paris. Mieux, elle a tenu à souligner le respect que voue son pays à "la souveraineté de l'Algérie" mais aussi son attachement à "l'approfondissement de la relation bilatérale". "Dans le cadre des relations profondes et anciennes qui existent entre nos deux pays, et auxquelles nous attachons la plus grande importance, la France respecte pleinement la souveraineté de l'Algérie", a-t-elle dit, avant d'ajouter : "Nous entendons, sur cette base, continuer à travailler à l'approfondissement de la relation bilatérale." Bien évidemment, la porte-parole du Quai d'Orsay a rappelé que "l'ensemble des médias jouissent d'une complète indépendance qui est protégée par la loi en France". Manière à elle de "disculper'' le gouvernement de son pays d'une quelconque animosité envers l'Algérie. Il faut dire que les deux documentaires de la discorde, notamment "Algérie, mon amour", n'as pas irrité que le gouvernement algérien. Le réalisateur de ce reportage, le journaliste franco-algérien Mustapha Kessous, a eu le don de "ratisser large" en suscitant un incroyable déchaînement de réactions critiques et parfois très hostiles sur les réseaux sociaux, réussissant ainsi la prouesse de s'attirer les foudres de tout le monde ou presque, y compris de hirakistes purs et durs.