Des manifestants ont incendié jeudi soir un commissariat de Minneapolis (nord des Etats-Unis), lors de la troisième nuit d'affrontements contre la police, aux mains de laquelle est mort un Noir lors d'une interpellation musclée. Des milliers de personnes ont assisté à l'incendie dans les quartiers nord de la ville, après que certaines d'entre elles eurent forcé les barrières qui protégeaient le bâtiment et brisé ses vitres. Les policiers avaient déserté le commissariat, selon les forces de l'ordre qui ont invoqué "la sécurité de notre personnel". Aussi, des dizaines de manifestants sont descendus dans la nuit de jeudi à hier dans les rues du centre-ville de Los Angeles au cours d'une deuxième nuit de manifestations pour la mort de George Floyd, un Afro-Américain qui a perdu la vie lors d'une interpellation lundi à Minneapolis. Les tensions entre la communauté noire et la police se sont aggravées après la diffusion des images montrant un policier blanc posant un genou sur son cou pendant plusieurs minutes, alors que George Floyd dit plusieurs fois qu'il ne peut respirer. Il décédera peu après à l'hôpital. Des images en direct de la chaîne d'information locale KTLA ont montré environ 70 manifestants rassemblés devant le siège de la police de Los Angeles (LAPD) vers 17h. Certains se sont agenouillés, d'autres se sont assis en tailleur sur la route, tandis que d'autres ont frappé des skateboards sur le sol ou se sont levés pour chanter "La vie des Noirs compte" et "Justice pour George". Quelques heures plus tard, ils ont défilé dans les rues du centre-ville, avant d'être bloqués par un groupe de policiers qui ont ordonné à la foule de se disperser, qualifiant la manifestation de rassemblement illégal. Ce dernier a pris fin vers 22h sans qu'aucun manifestant ne soit arrêté ou blessé. "George Floyd a été tué sous nos yeux et nous avons toutes les raisons d'être en colère, de réclamer justice, de dire plus jamais", a tweeté jeudi matin le maire de Los Angeles, Eric Garcetti. Réagissant à cette affaire, le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, "condamne avec force le meurtre de George Floyd aux Etats-Unis, aux mains d'agents des forces de l'ordre et transmet ses condoléances les plus sincères à sa famille et ses proches", selon un communiqué publié par son porte-parole. Hier, cinq cents soldats de la Garde nationale étaient à pied d'œuvre dès la matinée pour rétablir le calme dans la ville américaine de Minneapolis, ont rapporté les médias américains. Ces hommes de la Garde nationale de l'Etat du Minnesota "offriront un soutien aux autorités civiles, aussi longtemps qu'on le leur demandera, afin d'assurer la sécurité des personnes et des biens", a indiqué un communiqué militaire. Le gouverneur de l'Etat Tim Walz avait signé un décret jeudi après-midi pour autoriser l'intervention de la Garde nationale. R. I./Agences