Le parti d'Ali Benflis et dirigé par Abdelkader Saâdi, a aussi émis nombre d'autres critiques formelles comme le timing de présentation de l'avant-projet de révision constitutionnelle qui, de son avis, est "inadéquat". L'avant-projet de révision constitutionnelle ne semble pas répondre aux attentes du parti Talaie El-Houriat qui, à l'issue de la réunion mensuelle ordinaire de son bureau politique tenue samedi 30 mai, a pointé du doigt nombre d'incohérences, dans la forme comme dans le fond, "incompatibles avec les impératifs de changement, de rupture et de bonne gouvernance". Le parti dirigé par Abdelkader Saâdi depuis la démission d'Ali Benflis, a déploré la minorisation "des aspirations du mouvement populaire du 22 février 2019 à des revendications sociales, occultant les demandes de changement radical du régime politique, de mise en œuvre de réformes structurelles pour l'émergence d'une économie créatrice de richesses et d'emplois et d'une redistribution plus juste du produit de la richesse nationale" mais aussi celle du "pouvoir judiciaire par la suppression de la notion de pouvoir judiciaire ‘acquis' historique, au regard de la sociologie politique de l'Algérie". Autre incohérence pointée par le parti Talaie El-Houriat : "l'omniprésence de l'institution présidentielle dans l'édifice institutionnel, affirmée notamment par la proposition relative à la nomination d'un vice-président à vocation successorale en dehors du suffrage universel, par la possibilité de nommer un chef du gouvernement en dehors de la majorité parlementaire, par un pouvoir de nomination couvrant toutes les sphères de l'Etat et même par la possibilité de légiférer par ordonnance en cas d'urgence en cours de session parlementaire !". Le parti cher à Ali Benflis a aussi émis nombre d'autres critiques formelles comme le timing de présentation de l'avant-projet de révision constitutionnelle qui, de son avis, est "inadéquat, dans un contexte de crise sanitaire nationale et planétaire grave induit par le Covid-19, remisant tout projet quelle que soit son importance à une étape ultérieure". "Les Algériennes et les Algériens confinés, sont particulièrement préoccupés par l'avenir scolaire de leurs enfants, par l'effondrement des prix du pétrole et ses conséquences, la fonte des réserves de change, l'effritement de la valeur du dinar et ses conséquences sur leur pouvoir d'achat pour s'intéresser à autre chose", remarque-t-il. Ne s'arrêtant pas là, le parti Talaie El-Houriat estime que "le contexte politique n'est pas suffisamment apaisé", en citant "les restrictions à la liberté d'expression et au travail de la presse" mais aussi "les poursuites engagées dans le milieu des activistes des réseaux sociaux" qui, de son point de vue, "n'aident pas à convaincre de la nécessité de participer au débat constitutionnel". "Il aurait fallu obtenir un consensus politique minimum avant de faire intervenir les experts pour traduire les engagements politiques en termes juridiques", soutient cette formation politique aux yeux de laquelle "l'adhésion des Algériennes et des Algériens au projet de révision constitutionnelle est la condition sine qua non de l'aboutissement de ce projet". "Le processus de validation du projet de révision constitutionnelle ne doit pas être entaché, dans ses différentes étapes, par une quelconque exception de légitimité, à l'instar du Parlement actuel décrié par la révolution populaire", souligne-t-il encore. Sur un autre registre, le parti Talaie El-Houriat a critiqué le projet de loi de finances complémentaire qui, à ses yeux, "traduit encore une fois une approche purement comptable des déséquilibres structurels qui pèsent sur l'économie nationale dont la situation est aggravée par les effets induits par le Covid-19". Pour le parti Talaie El-Houriat il y a "absence d'un plan de réformes structurelles (…)" et "les difficultés économiques et la persistance du mode de gouvernance en place présagent d'une exacerbation des tensions sociales à brève échéance". La solution ? L'organisation dans les meilleurs délais d'"une conférence nationale qui regroupera les forces politiques et sociales ainsi que toutes les compétences économiques du pays et qui aura pour charge de proposer un plan d'urgence de sortie de crise économique". Arab C.