Le projet d'ordonnance portant sur l'obligation de réserve des officiers généraux et des officiers supérieurs de l'ANP à la retraite n'est pas du goût du parti d'Ali Benflis, Talaie El-Houriat. Le bureau politique de cette formation a sévèrement critiqué cette mesure prise lors du dernier Conseil des ministres à l'encontre des officiers retraités de l'armée, les sommant de se taire. Le parti d'Ali Benflis a estimé que cette mesure équivaut, pour cette catégorie de personnels militaires, "à une privation à vie des droits civiques et politiques". Il a considéré que de telles mesures "constituent des sanctions pénales infamantes que seules peuvent prononcer des instances judiciaires pour des délits ou crimes d'une extrême gravité". Le BP de Talaie El-Houriat qui a traité de la situation générale prévalant dans le pays, a, encore une fois, pointé du doigt la vacance du pouvoir qui constitue "la principale source de l'exacerbation des tensions et des conflits entre les forces extra-constitutionnelles ayant pris en otage le centre de la décision nationale". Dans le même sens, le bureau politique a estimé que cette même vacance du pouvoir "est la cause directe de l'incapacité dans laquelle se trouvent les institutions républicaines, notamment le gouvernement et le Parlement, ainsi que l'ensemble de l'administration publique d'assumer pleinement leurs prérogatives constitutionnelles à un moment où le pays fait face aux menaces et aux défis les plus périlleux pour la pérennité de l'Etat national, pour la cohésion de la nation et pour la stabilité et la prospérité de la société". À cette situation s'ajoute, explique le parti, l'absence d'une véritable stratégie cohérente, globale et praticable destinée à amortir les chocs induits par le retournement de la conjoncture énergétique mondiale. Le bureau politique a également constaté "les limites et l'échec de l'approche strictement comptable adoptée par les pouvoirs publics réduisant indûment cette crise à un simple problème de soutenabilité budgétaire et de financement de l'économie alors que cette dernière souffre, fondamentalement, de dysfonctionnements structurels éludés ou occultés". Talaie El-Houriat a, par ailleurs, exprimé sa profonde inquiétude quant au "caractère erroné et inadapté" de cette démarche qui "est de nature à précipiter la déstabilisation sociale du pays" en entretenant "la remontée de la spirale du chômage et de la dégradation du pouvoir d'achat et en faisant supporter l'intégralité des ajustements financiers aux couches les plus défavorisées et les plus vulnérables de la société". Il a ensuite évoqué ce qu'il a appelé "l'escalade que connaît la grande criminalité financière", la "loi organique portant création d'une haute instance de surveillance des élections" et "la fraude au bac", dont il considère que le cours gravement faussé des examens du baccalauréat résume, à lui seul, "le niveau jamais égalé de déliquescence de l'Etat et d'atteinte à son autorité". Mohamed Mouloudj