Les commerces autorisés à reprendre de service, dans le cadre de la première étape de déconfinement, étaient peu nombreux à rouvrir leurs portes, ce dimanche 7 juin, à Alger. De la Place des Martyrs au Square Port Saïd, en passant par les boutiques de Bab Azoun, seuls quelques magasins de vente de tissu et d'artisanat ont repris d'activité, ce matin. Les clients ne s'empressaient pas non plus dans les quelques rares commerces rouverts dans le coin. Du côté de la Place l'Emir Abdelkader, mis à part la boutique de vente d'instruments de musique et les coiffeurs de la Rue Tanger, le reste des échoppes ont pratiquement maintenu leurs rideaux baissés, alors que des propriétaires de cafétérias nettoyaient leurs locaux en perspective d'une prochaine réouverture. «Nous avons été pris de court par la décision, jeudi, des pouvoirs publics d'autoriser la réouverture d'un certain nombre de commerces, et nous n'avions pas donc assez de temps pour reprendre d'activité dès ce dimanche», témoigne le patron d'une cafétéria qui explique aussi que ses employés habitent à l'extérieur d'Alger, et qu'ils n'ont pas eu encore la possibilité de rejoindre la capitale, en raison de l'arrêt des transports. Au Sacré Cœur, comme à la rue Didouche Mourad et la Place Audin, les magasins de vêtements et de chaussures, ainsi que les sandwicheries et les agences de voyage étaient aussi fermés. Même situation au 1er Mai et à Belouizdad. A la différence, mis à part un magasin de vente de pain traditionnel, dont le propriétaire a même marqué le sol de la distance à respecter entre clients, le peu de commerces rouverts ne se sont pas même donné la peine d'afficher les gestes barrières à respecter. Mais c'est à Bab El Oued que la situation est encore plus choquante. Le port du masque était peu répandu, les commerçants ne respectaient pas les moindre consignes de prévention, alors que des marchands de fruits et légumes ont improvisé, dans la rue, un petit souk à côté de l'ancien marché de la place, et où les citoyens accouraient, sans précautions. Parallèlement, sur les hauteur d'Alger, notamment à El Madania, Hydra et Sidi Yahia, et où la reprise était timide aussi, les commerces semblaient respecter scrupuleusement les gestes barrières et l'affichage. Un fast-food qui préparait des sandwichs de chawarma, le seul d'ailleurs rouvert à Sidi Yahia, invitait ses clients à utiliser du gel désinfectant mis à disposition, et offrait des bavettes à ceux qui n'en avaient pas. Il fallait cependant patienter presque une heure de temps, pour avoir son casse-croûte, étant donné la file immense formée devant le commerce.