Les prix du pétrole ont commencé la semaine dans le vert, les investisseurs se félicitant de l'accord conclu par l'Opep+. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres grands producteurs emmenés par la Russie ont convenu, samedi, d'étendre d'un mois la réduction coordonnée de leur offre pétrolière, prolongeant ainsi leur accord obtenu mi-avril dernier et qui a permis le rebond des cours des principaux barils de brut, en retirant du marché près de 10% de l'offre mondiale. Des coupes qui se sont révélées efficaces puisqu'elles ont permis de faire remonter les cours qui en ce début juin dépassent la barre des 40 dollars. L'opération s'est révélée payante puisque le marché avait déjà réagi positivement la veille de la réunion. Le prix du baril Brent avait atteint vendredi son plus haut niveau depuis trois mois, à plus de 42 dollars le baril, après avoir plongé sous les 20 dollars en avril. Hier, vers 14h (heure algérienne), les cours de ces deux références mondiales de brut se sont maintenus dans la même fourchette de prix que ceux de la clôture de vendredi. Le baril de Brent pour livraison en août valait 41,73 dollars. De son côté le WTI pour le mois de juillet s'échangeait à 38,51 dollars, revenant pratiquement à leur niveau de début mars, avant que les cours ne s'effondrent faute d'un accord russo-saoudien. "Le marché n'aurait pas pu souhaiter une meilleure issue à l'effondrement des prix", a réagi Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy, après l'annonce de l'accord. "À moins qu'une deuxième vague de Covid-19 ne frappe le monde, l'accord d'aujourd'hui sera l'épine dorsale d'une reprise rapide de l'industrie énergétique", a-t-il ajouté. Le satisfecit est également venu des Etats-Unis à travers un message sur Twitter du secrétaire américain à l'Energie, Dan Brouillette, dans lequel il "félicite l'Opep+ pour avoir conclu un accord important (…) qui arrive à un moment charnière alors que la demande de pétrole continue de se redresser et que les économies rouvrent dans le monde entier". S'exprimant hier en conférence de presse, le ministre russe de l'Energie, Alexander Novak, a indiqué que l'accord Opep + visant à réduire la production de brut avait bloqué près de neuf millions de barils de pétrole par jour sur le marché mondial, la demande ayant été affectée par la pandémie de coronavirus. De son côté, le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdulaziz bin Salman, a estimé qu'un prix officiel élevé est une indication du retour de la demande de pétrole. Les membres de l'Opep+ ne semblent pas prêt à lâcher prise et insistent sur le respect de l'accord. D'ailleurs, l'accord trouvé samedi stipule que les pays n'ayant pas respecté leurs engagements en mai et en juin, dont l'Irak et le Nigeria souvent pointés du doigt, devront non seulement s'y conformer mais limiter d'autant leur production entre juillet et septembre.