Un télégramme a été adressé aux organismes sous tutelle, les instruisant de geler les virements des salaires à partir du mois en cours, à toutes les directions et aux établissements publics à caractère administratif. Des milliers d'employés des secteurs publics autres que l'éducation et la santé, exerçant dans les wilayas du Grand-Sud (Tamanrasset, Illizi, Tindouf et Adrar) ont été surpris par le gel de leurs rétributions mensuelles. Une décision prise par les directions générales du budget et de la comptabilité du ministère des Finances, a-t-on appris, hier, d'une source auprès du Trésor de la wilaya de Tamanrasset. En effet, un télégramme a été adressé aux organismes sous tutelle, dont le Trésor des wilayas, les instruisant de geler le virement des salaires à partir du mois en cours, à toutes les directions et aux établissements publics à caractère administratif (EPA) qui sont sommés de régulariser impérativement les paiements effectués à découvert durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Le télégramme en question exclut les établissements relevant des ministères de la Santé et de l'Education nationale, lesquels se sont vu accorder une période supplémentaire d'un mois pour régulariser leur situation financière. Une procédure qui devrait normalement se faire avec l'établissement des états dûment visés par les contrôleurs financiers après la prise en compte des crédits alloués au titre du budget 2020. C'est dire que la production des états matrices au titre des budgets de l'Etat pour l'exercice 2020 est exigible à compter du 1er juin courant. Ce que les responsables du ministère des Finances semblent ignorer, toutefois, c'est que nombreux sont les établissements qui, en étant plombés par la crise sanitaire, n'ont pu conclure cette opération financière à cause du retard causé par leurs ministères de tutelle ou encore par le département de Raouya, notamment concernant l'accomplissement des procédures relatives à l'élaboration et à l'approbation des états des recettes et dépenses pour chaque établissement. "Les salariés se trouvent par conséquent confrontés à une situation paradoxale que nul responsable ne peut expliquer", affirme un fonctionnaire du secteur de la solidarité nationale. Le problème risque ainsi de provoquer de vives réactions sachant que ce blocage, qui en dit long sur le dysfonctionnement et le mal bureaucratique qui affecte profondément l'administration publique, coïncide avec la période des congés et intervient après un mois de Ramadhan épuisant eu égard à la flambée des prix. "Les pères de famille à faible revenu seront donc c ontraints de casser leur tirelire et de recourir à leurs petites économies pour subvenir aux besoins de leurs familles, en attendant que la situation trouve son dénouement", lâche notre interlocuteur. Au passage, ce dernier n'a pas manqué de dénoncer le blocage des primes de rendement trimestrielles à Tamanrasset pendant que des établissements relevant des mêmes secteurs les ont perçues dans d'autres wilayas. "Tout le monde impose sa loi à Tamanrasset, et c'est toujours le simple employé qui en fait les frais", dira un autre fonctionnaire d'un établissement spécialisé.