Cinq jours après avoir finalisé son enquête concernant l'affaire de l'enregistrement d'appels téléphoniques , la commission de discipline de la LFP n'a toujours pas rendu public son verdict. Explications. Une source autorisée avait révélé à Liberté que les pouvoirs publics avaient prié la Ligue de s'abstenir de toute décision avant l'inculpation officielle des principaux accusés, à savoir Nassim Saâdaoui et Fahd Halfaïa ; ce qui a été fait dimanche avec leur mise sous mandat de dépôt pour arrangement de matchs de football, corruption en vue d'influencer le résultat d'un match, diffamation, atteinte à la vie privée d'autrui et enregistrement d'appels téléphoniques sans consentement. Cependant, trois jours après les décisions annoncées en conférence de presse par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger), c'est encore le silence radio à la LFP. Mardi, le vice-président de la Ligue de football professionnel, Farouk Belguidoum, a indiqué à l'APS que le verdict de la commission de discipline sera dévoilé en principe dans les prochaines heures. Pourquoi donc ce retard alors que le verdict est déjà prêt dans les bureaux de la Ligue depuis jeudi dernier ? Il apparaît clairement que la LFP subit une pression terrible de la part de parties extérieures à la Ligue afin de temporiser au maximum avant de communiquer sur le verdict. L'objectif évident est d'absorber toute la pression qui entoure ce scandale. Concernant la sentence finale, nous apprenons que le club sétifien s'en sortira avec le minimum de sanctions. L'objectif étant de radier à vie Nassim Saâdaoui et Fahd Halfaïa du mouvement sportif national, comme l'a suggéré le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi récemment. En effet, le premier responsable du MJS a affirmé qu'il faut faire le distinguo entre Halfaïa et l'ESS. Cela vise évidemment à faire pression sur les membres de la commission de discipline de la FAF et à orienter leur verdict dans le sens d'une sanction uniquement contre Halfaïa. Or, l'article 80 du code de discipline qui traite des cas de corruption, stipule : "La corruption ou tentative de corruption avérée est sanctionnée comme suit : interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant ; suspension de l'équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure" et qu'en cas de "tentative d'influence, d'arrangement, de pression ou d'intimidation, la sanction est la défalcation de trois points aux équipes concernées". Par ailleurs, Farouk Belguidoum a déclaré mardi que sa structure était "confortée" par la "volonté" de la justice algérienne de combattre toute forme de corruption. "La LFP est confortée par la volonté de la justice de combattre toute forme de corruption dans le football. Pour moi, cet enregistrement sonore est un véritable scandale que nous dénonçons avec force. Il est temps que les personnes fautives soient jugées et condamnées pour éviter que ce fléau ne prenne de l'ampleur", a affirmé à l'APS Belguidoum, également porte-parole de l'instance dirigeante de la compétition. "Le bureau exécutif de la LFP tiendra jeudi (aujourd'hui, ndlr) une réunion pour traiter notamment cette affaire d'enregistrement sonore. L'un des points qui seront traités lors de cette réunion est l'éventualité pour la LFP de se constituer partie civile dans cette affaire".