Selon des médecins, des services dédiés à la prise en charge de la maladie sont dépassés depuis plus d'une semaine. L'apparition récemment de nouveaux clusters de l'épidémie n'a pas été sans conséquences sur le fonctionnement de certains services dédiés au Covid-19. Des personnels soignants évoquent même des situations de saturation de certaines unités d'hospitalisation. Pour faire face à la saturation des structures hospitalières induite par le flux des patients, le ministère de la Santé a décrété, dans une nouvelle instruction, l'actualisation du dispositif de prise en charge des cas de Covid-19. Datée du 10 juin en cours, l'instruction adressée à l'ensemble des directeurs des établissements hospitaliers porte principalement sur les aspects scientifiques du dispositif de soins. Il s'agit d'une batterie de consignes qui visent à mettre à jour les dispositions des précédentes instructions relatives aux démarches diagnostique et thérapeutique, et les critères de guérison des patients atteints de coronavirus. S'agissant de "certitude diagnostique" du Covid-19, les services de la santé du département d'Abderrahmane Benbouzid rappellent le maintien de la technique de diagnostic moléculaire PCR (réaction en chaîne par polymérase), étant le test le plus fiable pour la détection de la maladie. La PCR doit être réalisée "chez tous les patients répondant à la définition du cas suspect, afin de s'assurer qu'il s'agit des cas confirmés. Elle doit être aussi réalisée chez tous les patients répondant à la définition probable, même après le début du traitement spécifique". La deuxième possibilité concerne les patients diagnostiqués déjà par imagerie (scanner en l'occurrence). Selon la note du ministère, il convient de confirmer les cas probables par la PCR, comme stipulé dans la note n°20 du 5 mai dernier relative à l'actualisation de la définition de la Covid-19. L'instruction d'Abderrahmane Benbouzid a, par ailleurs, abordé les aspects liés à la guérison, à la sortie et au suivi des patients. Les médecins en charge des cas testés positifs sont appelés à envisager la sortie des cas bénins qui ne présentent pas de comorbidités et dont l'évolution est favorable. Pour cela, le médecin traitant doit s'assurer de la disparition de la fièvre (apyrexie stable depuis au moins 3 jours). Le soignant doit par la même occasion vérifier "la régression totale des signes respiratoires, sachant qu'une toux irritative peut persister". L'autre critère à observer est lié à la durée d'hospitalisation qui doit être d'au moins 5 jours. Sur autre plan, les services du ministère de la Santé indiquent que le suivi du patient devra être "assuré en ambulatoire ou en hôpital de jour par des consultations le 7e jour et le 11e jour et à tout moment en cas d'apparition de symptômes". En outre, il faut savoir que le confinement du patient reste en rigueur "pendant la durée de traitement, soit jusqu'à 10 jours et pendant les 14 jours suivants avec le strict respect des mesures de prévention". Le ministère de la Santé signale aussi que les tests PCR de fin de traitement ne sont plus exigés, et ce, compte tenu des avancées scietifiques réalisées. Enfin, le département de Benbouzid rappelle que les wilayas comptant sur leur territoire des clusters de l'épidémie et présentant encore un niveau d'alerte élevé doivent maintenir et augmenter leurs capacités d'hospitalisation pour les cas de Covid-19. Cependant, des médecins indiquent que des services dédiés à la prise en charge de la maladie sont dépassés depuis plus d'une semaine. "Nous interpellons la tutelle pour renforcer les moyens d'hospitalisation et de diagnostic. Il y a des hôpitaux qui sont débordés par le nombre de malades qui se présentent ces derniers jours à la consultation. Des patients suspects se présentent à l'hôpital pour prendre rendez-vous pour une PCR. On leur donne des RDV de 3 à 5 jours. Des suspects qui ne sont pas pris charge à temps restent de potentiels transmetteurs du virus", alertent des médecins exerçant dans des régions où sont apparus les nouveaux foyers de contamination.