La courbe des cas de malades positifs au Covid-19, en constante progression à Oran, soit 44 selon le dernier bilan du ministère de la Santé de mardi dernier, a pour effet d'accroître la tension dans les deux principaux hôpitaux, soit le CHUO et l'EHU 1er-Novembre. Mais, pour l'heure, tant dans l'organisation du circuit de prise en charge des malades et des cas suspects que dans l'intendance qui doit suivre, c'est un peu dans l'urgence que les choses se déroulent aujourd'hui, sous la pression. Le principal service concerné par la pandémie, le service des maladies infectieuses du CHUO, situé au cœur du quartier M'dina J'dida, frôle déjà la saturation, avec plus de 30 cas de malades positifs au Covid-19, sans compter les cas fortement suspects qui avoisinent la dizaine. Une situation qui a d'ores et déjà obligé la direction de l'hôpital à activer l'organisation prévue préalablement avec la réquisition du pavillon 14. Ce service, qui a évacué ses patients, est utilisé pour accueillir les cas fortement suspects de Covid-19, en plus des UMC aussi concernés. Et cela, alors que des médecins prédisent l'apparition de très nombreux cas dans les jours à venir, en raison du non-respect du confinement et de l'absence de tests à grande échelle. Au-delà de ces aspects de structure, c'est toute la logistique de la prise en charge des malades qui implose, puisque, aujourd'hui, l'alimentation des patients porteurs du Covid-19 et des personnels soignants ne pouvant rentrer chez eux est assurée en grande partie par des bénévoles donateurs, qui se sont organisés sur les réseaux sociaux. Et jusqu'à la literie, qui sera fournie partiellement par ces mêmes citoyens bénévoles. À l'EHU, les services qui assurent l'accueil des malades sont aussi sous tension, avec, à nouveau, une protestation des soignants dénonçant l'absence de moyens de protection adéquats.