Le risque de transmission de cette maladie infectieuse reste élevé parmi une population qui a un statut pathologique psychique particulier. Le ministère de la Santé vient de rendre publique une "feuille de route" dédiée à la gestion des soins des malades mentaux en milieu hospitalier durant cette période de crise sanitaire induite par la pandémie Covid-19. Une instruction ministérielle portant n°11/DGSSRH relative à la prise en charge des patients en milieu psychiatrique dans ce contexte épidémique a été adressée aux responsables des hôpitaux psychiatriques et autres établissements spécialisés ; une "feuille de route" qui vient décréter la réorganisation l'offre de soins selon le nouveau contexte sanitaire lié à l'épidémie de coronavirus. Ce "plan exceptionnel" décrit les différentes étapes de prise en charge à suivre pour assurer la continuité des soins spécifiques à une population déjà vulnérable en situation sanitaire normale. Puisque les troubles présentés par cette population ne facilitent pas la lutte engagée contre l'infection Covid-19. En fait, le risque de transmission de cette maladie infectieuse reste élevé parmi une population qui a un statut pathologique psychique particulier. Une population qui souffre déjà de diminution des capacités de penser, de parler et d'agir ne sera pas capable de mesurer la gravité de la pneumopathie atypique. Les responsables des établissements publics de santé mentale sont instruits de mettre en application les nouvelles mesures liées à la prise en charge des internés. Il est ainsi exigé de mettre de l'ordre dans les salles et les services réputés être densément peuplés, d'autant que la vie quotidienne dans ces unités psychiatriques y est structurée de façon communautaire, notamment dans les salles communes, les repas en commun. D'où l'intérêt d'adapter, voire de revoir, le circuit de prise en charge de cette population diminuée face à ce virus réputé pour sa virulence. Une fois que le Covid-19 pénètre, par le biais d'un simple contact, à l'intérieur d'une salle commune, rien ne pourra l'empêcher de se diffuser parmi les internés, encore moins de le déloger. Même si des initiatives ont été prises au lendemain de l'apparition de la maladie, les services compétents de la tutelle détaillent le nouveau schéma d'hospitalisation et de suivi de ces malades pour éviter tout risque de propagation du Covid-19. Le ministère de la Santé recommande ainsi la diminution des admissions des patients au "strict indispensable". Dans le cas où l'hospitalisation d'un cas schizophrénique s'avère être nécessaire, le service compétent du centre psychiatrique est tenu de veiller à "organiser dans la limite des moyens une quarantaine pendant 14 jours pour tout nouvel admis". Pour les "hospitalisations sous contraintes", le ministère recommande de dégager des solutions au niveau des établissements concernés et, compte tenu du nombre réduit de ces malades, de leur "faire des tests PCR à l'entrée et réserver des lits d'isolement pour les cas suspects et d'autres pour d'éventuels cas confirmés". Les responsables des centres sont tenus également de réduire drastiquement les visites, tout en tenant informées par téléphone les familles de l'état d'évolution de leurs proches internés. Les autorités sanitaires rappellent aussi l'urgence de dégager, "selon les moyens disponibles et les besoins exprimés", un bâtiment ou un étage d'isolement pour soigner les souffrants de troubles psychiques infectés par le Covid-19. L'instruction insiste enfin sur l'organisation des tests de dépistage pour tout le personnel (soignant ou patient interné au centre), répondant aux critères de cas suspect. La prise ou le contrôle de température du personnel devra intervenir à chaque entrée et à chaque sortie de l'établissement.