Le Président a toutefois précisé que cette mesure ne concerne que ceux qui n'ont rien à se reprocher. Alors que le dossier des harkis est déclaré clos, leurs enfants peuvent venir en Algérie la “tête haute”. Le président Bouteflika, qui a assisté à un cours sur la réconciliation nationale au lycée Ibn-Rochd, a indiqué en réponse aux questions de certains élèves que “l'erreur serait de tenir rancœur aux enfants de harkis”. “Si les enfants des harkis veulent être des algériens, ils auront alors les mêmes droits et les même devoirs que tous les autres Algériens”, a-t-il dit à ce propos avant d'ajouter : “Nous voulons qu'ils viennent en Algérie la tête haute.” S'agissant des pieds-noirs, le président de la République a précisé que ceux qui n'ont pas été impliqués dans une quelconque affaire et n'ont à rien à se reprocher sont les bienvenus en Algérie, mais nous restons vigilants, a-t-il ajouté face à ceux qui caressent encore le rêve du paradis perdu. Evoquant le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, le chef de l'Etat a affirmé que “le pardon est la vertu des grands”. Ces déclarations viennent expliciter celles tenues jeudi dernier à Oran au cours de son meeting rentrant dans le cadre de la campagne pour le référendum du 29 septembre prochain. Le chef de l'Etat a abordé cette question sensible qui a toujours été un tabou. Devant les citoyens venus des wilayas de l'ouest du pays, le président Bouteflika avait en effet déclaré que parmi les erreurs commises par le passé figure le traitement du dossier des familles de harkis. “Nous avons commis des erreurs à l'encontre des familles et des proches des harkis et n'avons pas fait preuve de sagesse. Nous avons suscité en eux un sentiment de haine et de rancœur, portant ainsi un préjudice au pays”, a-t-il précisé. Et d'ajouter : “Une grande partie de la crise qu'a connue le pays est due à cette très grave erreur et aujourd'hui nous faisons face à une problématique similaire.” Ces propos ont été largement repris et commentés par la presse nationale. Profitant de l'occasion que lui a offert la visite effectuée hier dans la wilaya de Blida dans le cadre de la rentrée scolaire, le chef de l'état est revenu sur le sujet pour apporter des précisions de taille sur ce dossier et en explicitant sa pensée. Reste à savoir si les portes ouvertes aux fils de harkis et aux les pieds-noirs dans un degré moindre est une mesure qui rentre dans l'esprit de la réconciliation nationale que prône le premier magistrat du pays. Il faut peut-être attendre les prochaines déclarations du président de la République pour mieux comprendre le sens de la démarche de Bouteflika. R. N./APS