Après deux reports, le procès de Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, spécialisé dans le montage automobile, s'est ouvert, hier, au tribunal de Sidi M'hamed. Dans le box des prévenus, il y avait le principal accusé, Mourad Oulmi, Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre, Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Industrie, des cadres de Sovac et plusieurs autres personnes. Seuls Abdesselam Bouchouareb et Amine Tira étaient absents au procès. Le premier étant en fuite et le second actuellement en détention à la prison d'El-Harrach dans le cadre des affaires de corruption dans lesquelles le département de l'Industrie était impliqué. Concernant le cas d'Amine Tira, considéré comme "le vrai décideur" sous le règne de Bouchouareb, la juge s'est engagée à recueillir ses déclarations qu'elle soumettra à la défense, comme souhaité par cette dernière. Devant la juge, Mourad Oulmi a nié les accusations portées contre lui, à savoir corruption, blanchiment d'argent d'origine inconnue, influence sur des fonctionnaires, passe-droits..."Je n'ai rien à voir avec tout cela, nous avons travaillé dans la transparence", a-t-il répondu, estimant que Sovac a eu ses agréments dans le cadre de la loi et qu'aucun fonctionnaire n'est intervenu en sa faveur. La juge le relance et l'interroge sur "les avantages" dont il aurait bénéficié. Mourad Oulmi a souligné à ce propos que les avantages fiscaux ont été décidés par le Conseil national de l'investissement. "Sovac avait une expérience de 15 ans lorsqu'on a eu l'agrément pour se lancer dans le montage automobile", a ajouté Mourad Oulmi. La juge l'interroge sur l'agrément définitif. "En 2017 comme en 2019, on a eu une décision qui nous a été établie suite à des rapports techniques et auxquels nous avions satisfait", a-t-il affirmé. Concernant les marques dont Sovac a bénéficié, Oulmi a souligné qu'il a eu l'autorisation pour mettre sur pied "un groupe" et non un segment précis, ce qui lui confère la possibilité de produire plusieurs types de voitures. Après le patron de Sovac, c'est au tour d'Ahmed Ouyahia de répondre aux questions de la juge. D'emblée, l'ex-Premier ministre s'est dit satisfait que depuis son incarcération, "aucune accusation portant sur la dilapidation des deniers publics" ne lui a été portée. La juge l'a interrogé sur sa responsabilité dans l'octroi d'avantages fiscaux aux constructeurs automobiles. Ahmed Ouyahia a tout nié, faisant à chaque fois référence aux textes de loi émis dans le cadre de l'activité de montage automobile. À noter que lors du procès, la juge a décidé de jumeler deux dossiers dans lesquels Mourad Oulmi est impliqué. Il s'agit du dossier traité au niveau de Sidi M'hamed et de celui finalisé par la Cour suprême. La séance a été suspendue car la défense s'est opposée à ce jumelage qu'elle considère "inopportun" du fait que plusieurs personnes sont impliquées dans l'un et non dans l'autre. Le procès se poursuivra aujourd'hui, avec l'audition de Youcef Yousfi, ancien ministre de l'Industrie.