Pour le troisième jour consécutif, de nombreux citoyens se sont rassemblés, ce jeudi, devant le siège de la wilaya de Tamanrasset pour réclamer justice sur l'affaire du jeune tué par balles à Tin Zaouatine et pour que le responsable de cet acte soit jugé. Le sit-in intervient au lendemain des déclarations du P/Apw de Tamanrasset, Almaghili Elouandri, où il est revenu sur les points décidés au terme de la dernière rencontre entre les autorités locales et les notables de Tin Zaouatine. Il a souligné, en effet, les engagements pris par le wali, Djilali Doumi, dans le but d'apaiser la colère des habitants de cette localité frontalière. Il a été ainsi convenu de retirer la clôture renforcée par le fil barbelé dans la zone urbaine et d'ouvrir des points de passage pour les nomades et les éleveurs. Il a également été décidé de lever le gel de l'Assemblée populaire communale, afin de pouvoir impliquer les élus dans la gestion des affaires de cette municipalité durant et après cette crise. Pour contenir la colère des jeunes, particulièrement les diplômés qui souffrent du chômage, le wali aura accordé 67 postes de travail dans le cadre des différents dispositifs d'emploi. Il a, également, été décidé de booster l'activité commerciale dans la région en promettant de concrétiser tout prochainement le projet du libre-échange entre Tin Zaouatine et les pays voisins. Tout en soulignant la nécessité de consulter les notables de la région sur toute décision future les concernant, Djilali Doumi a tranché la question des manifestants arrêtés, dont la libération, a-t-on affirmé, n'aura lieu qu'une fois les enquêtes terminées pour parvenir à déterminer les circonstances exactes de cette affaire qui a pris des dimensions dangereuses. "Maintes fois désenchantés par des promesses jamais honorées, les habitants décident de maintenir le cap de la protestation pacifique. Touchés dans leur dignité, les jeunes sont déterminés à faire valoir leurs revendications. Des revendications, faut-il préciser, autres que sociales. La misère, on connaît tellement à Tin Zaouatine. Cependant, le mal est plus profond que ce que l'on veut faire croire aux autorités centrales", rétorque Boudjemâa Balaou, habitant de Tin Zaouatine, élu de l'Apw. Pour éviter que la situation ne dégénère et pour couper l'herbe sous les pieds des fauteurs de trouble, l'Amenokal de l'Ahaggar, Ahmed Edaber, a appelé, ce jeudi, à plus de vigilance. Dans une déclaration sur laquelle est apposé son cachet officiel, l'Amenokal a démenti tout propos qui lui serait attribué, étant donné "les appels provenant de parties inconnues pour semer la zizanie parmi la population à travers des chaînes TV étrangères et des entités douteuses", poussant à "des manifestations et des actes de vandalisme", après les événements survenus lundi à Tin Zaouatine. Ahmed Edaber fait également porter la "responsabilité pénale" à toute personne utilisant son nom ou sa photo dans des publications sur les réseaux sociaux, et appelle la population, notamment les habitants des zones frontalières, à faire preuve de circonspection afin de mettre en échec les "visées malintentionnées".