Le Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a annoncé qu'il ne participerait pas à une prochaine réunion de la Ligue arabe sur le conflit qui l'oppose depuis plus d'un an aux forces du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen. La Libye a "rejeté l'invitation de l'Egypte à tenir une réunion d'urgence du conseil de la Ligue (arabe) en vidéoconférence la semaine prochaine", a indiqué tard vendredi sur Facebook le ministère des Affaires étrangères du GNA, reconnu par l'ONU, ajoutant ne pas avoir été consulté préalablement. L'organisation panarabe avait annoncé plus tôt la tenue prochaine d'une réunion ministérielle sur le conflit entre forces rivales en Libye. Cette rencontre virtuelle a été convoquée à la demande de l'Egypte, soutien du maréchal Haftar, dont les forces ont subi plusieurs revers dans le conflit contre le GNA, basé à Tripoli et soutenu militairement par la Turquie. L'Egypte a poussé en faveur d'un cessez-le-feu après que les forces du maréchal Haftar ont été chassées ces dernières semaines du nord-ouest de la Libye, signant l'échec de leur offensive sur Tripoli lancée en avril 2019. Le GNA et la Turquie ont fait part de leur scepticisme quant à l'initiative égyptienne, considérée comme une manière de faire gagner du temps au maréchal Haftar, soutenu également par les Emirats arabes unis et la Russie. Lors d'un entretien téléphonique vendredi avec l'actuel président de la Ligue arabe, l'Omanais Youssef ben Alaoui ben Abdallah, le chef de la diplomatie libyenne, Mohamad al-Taher Siala, a affirmé que "les procédures et les règles en vigueur pour toute réunion visant des résultats (...) n'avaient pas été respectées". La Libye "n'a pas été consultée" au préalable, a regretté M. Siala, cité dans le communiqué publié sur Facebook. "Une réunion par visioconférence n'est pas appropriée pour évoquer des dossiers épineux qui nécessitent des discussions et des échanges approfondis", a-t-il ajouté. Selon lui, le fait de "négliger ces critères ne fait que creuser le gouffre" entre les pays arabes et "provoquer la division".