Les manifestants poursuivis suite à la marche empêchée vendredi dernier au centre-ville de Tizi Ouzou ont été finalement présentés, hier matin, devant le parquet du tribunal du centre-ville. Ils étaient quatorze manifestants au total à être poursuivis. Sept d'entre eux ont été placés en garde à vue vendredi soir et leur présentation était initialement prévue pour dimanche matin, mais pour des raisons inexpliquées, une prolongation de leur garde à vue a été signifiée en fin de journée aux avocats de la défense. Sept autres manifestants interpellés lors de la même marche ont été relâchés mais convoqués pour la même matinée d'hier. Selon Me Ahmed Belkaid, un des avocats du collectif de défense des détenus, les quatorze manifestants sont poursuivis pour "attroupement sans autorisation", "Outrage à agents de l'ordre public" et "destruction de biens publics". Après leur présentation, le parquet a décidé de leur comparution immédiate. L'audience a débuté à 13h avec les auditions des prévenus par le juge. À 17h, les auditions se poursuivaient toujours et le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou n'avait toujours pas prononcé son réquisitoire. Une quarantaine d'avocats qui se sont constitués pour défendre ces manifestants attendaient le réquisitoire pour entamer les plaidoiries. Cependant, à l'extérieur du tribunal, des centaines de manifestants étaient rassemblés depuis 9h, et pour la seconde journée consécutive, en soutien aux manifestants. Des pancartes ont été brandies pour réclamer la libération de leurs camarades ainsi que celle de tous les détenus d'opinion et politiques arrêtés depuis le début de la révolution. En fin de journée, la foule était toujours sur place à scander les slogans du hirak, notamment ceux appelant à l'indépendance de la justice et à l'instauration d'un Etat civil et démocratique.