Depuis l'annonce de la venue du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à Tizi Ouzou dans le cadre de la campagne référendaire, les rues de la ville des Genêts connaissent une opération de toilettage de grande envergure. Bitumage des routes, badigeonnage des édifices, ravalement des murs, nettoyage des principales artères, rien n'est laissé au hasard. Si l'initiative est louable à plus d'un titre pour redonner un tant soit peu à la cité son look d'antan, les citoyens s'interrogent en revanche sur le fait que cette opération d'embellissement soit limitée aux seules artères qu'emprunteraient éventuellement les officiels. Les quartiers périphériques du centre-ville tels que les lotissements Amyoud et Touati, par exemple, ne sont pas concernés par ce remue-ménage. Pour le moment, l'administration locale focalise tous ses efforts sur l'événement pour que tout soit prêt le jour J. Les sites susceptibles d'accueillir le président de la République font l'objet depuis quelques jours de “travaux forcés”. Des équipes s'échinent jour et nuit pour finir les dernières retouches. D'après le directeur de la réglementation et des affaires générales qui a animé un point de presse avant-hier, M. Bouteflika est attendu dans la capitale du Djurdjura la semaine prochaine (le 18 ou le 19 septembre). Dans la matinée, il animera un meeting au stade du 1er-Novembre, la seule structure à même de contenir les milliers de personnes qui feront le déplacement de Bouira, de Béjaïa et de Boumerdès. Dans l'après-midi, l'hôte de la Kabylie visitera de nombreuses réalisations telles que le barrage de Taksebt, la rocade sud, le centre hospitalo-universitaire (CHU) Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou, et l'université Mouloud-Mammeri. M. Bouteflika pourrait également inspecter les travaux de la voie ferrée qui reliera le chef-lieu de wilaya à la zone industrielle de Oued Aïssi. Politiquement, le président de la République est attendu sur des questions sensibles. Outre le sujet de l'heure qui focalise l'attention, M. Bouteflika abordera les dossiers de tamazight et des événement d'avril 2001, l'autre tragédie nationale. Il aura surtout à convaincre une population habituée au boycott des rendez-vous électoraux. Le président de la République, qui fait du taux de participation l'enjeu électoral du référendum, veut ratisser large pour rallier le maximum d'électeurs à sa cause. A. T.